Une étude invite les scientifiques à repenser les modèles de circulation atmosphérique
D'après une recherche récente, les scientifiques pourraient avoir à repenser de manière radicale leurs connaissances sur la circulation de l'air dans l'atmosphère. Cette étude, publiée dans la revue Science, révèle que l'air chaud et humide qui traverse les latitudes moyennes joue un rôle important dans la circulation atmosphérique autour de la planète. Ces découvertes permettront aux scientifiques d'affiner les modèles climatiques, mais également de renforcer nos connaissances concernant les modèles climatiques dans les latitudes moyennes (entre 30 et 60 degrés Nord et Sud de l'Équateur) et dans lesquelles se situe une grande partie de l'Europe. «Il est fondamental que les scientifiques remettent en question leurs propres affirmations et leurs théories actuelles sur le fonctionnement complexe de ces processus avant de s'atteler à la compréhension du climat de notre planète», commente le Dr Arnaud Czaja de l'Imperial College de Londres (Royaume-Uni), l'un des auteurs du communiqué. «Notre étude apporte de nouvelles informations sur les forces motrices qui sont à l'origine des températures dans les latitudes moyennes.» Les scientifiques pensaient auparavant qu'il existait deux principales «cellules» de la circulation de l'air dans l'atmosphère: l'une se situant dans l'hémisphère Nord et l'autre dans l'hémisphère Sud. Selon cette théorie, l'air chaud qui émerge dans les tropiques se dirige vers le Nord avant de se déplacer en direction de la Terre vers les pôles. Le Dr Czaja et ses collègues aux États-Unis ont mené une analyse détaillée de données météorologiques. Leurs résultats démontrent qu'il existe en réalité deux cellules de circulation dans chaque hémisphère. Dans la première cellule, la masse d'air se soulève dans l'Équateur et retombe dans les régions subtropicales. Dans la seconde, elle se soulève dans les latitudes moyennes pour retomber dans les régions polaires. Selon le Dr Czaja, les théories antérieures ne prenaient pas en compte le rôle important de la vapeur d'eau dans les systèmes climatiques des latitudes moyennes. En prenant ce facteur en considération, les scientifiques ont découvert que les masses d'air émergeant dans les latitudes moyennes étaient beaucoup plus importantes que ce qu'ils pensaient, et que près de la moitié du flux d'air dans les couches supérieures de l'atmosphère provenait des latitudes moyennes. «Notre modèle montre qu'il existe une seconde cellule d'air dans chaque hémisphère qui se caractérise par des flux d'air, la formation de nuages et de tempêtes ainsi que d'autres processus associés à l'humidité dans l'air qui ont lieu dans les latitudes moyennes», affirme le Dr Czaja. Ces découvertes auront des répercussions importantes sur notre compréhension du changement climatique. L'article conclut en disant que «l'augmentation de la température sur Terre s'accompagnera probablement d'une augmentation de la quantité de vapeur présente dans l'atmosphère. Comprendre les conséquences des changements de température et d'humidité sur la dynamique de la circulation est capital si l'on souhaite prévoir de manière plus fiable le climat des latitudes moyennes dans un monde plus chaud.»
Pays
Royaume-Uni, États-Unis