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Une vie normale pour les enfants grâce à la thérapie génique

D'après une nouvelle étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine (NEJM), un petit groupe d'enfants ayant suivi une thérapie génique pour des troubles immunitaires héréditaires rares bénéficient d'une vie normale plusieurs années après le traitement. Ces trava...

D'après une nouvelle étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine (NEJM), un petit groupe d'enfants ayant suivi une thérapie génique pour des troubles immunitaires héréditaires rares bénéficient d'une vie normale plusieurs années après le traitement. Ces travaux totalement innovants ont été en partie soutenus par les projets CONSERT («Concerted safety and efficiency evaluation of retroviral transgenesis in gene therapy of inherited diseases») et CLINIGENE («European network for the advancement of clinical gene transfer and therapy»), financés dans le cadre du domaine thématique «Sciences de la vie, génomique et biotechnologie pour la santé» du sixième programme-cadre de l'UE (6e PC). Tous ces enfants présentaient un déficit immunitaire combiné sévère (DICS) du à un déficit en adénosine désaminase (ADA). Cette enzyme est essentielle à la survie et au fonctionnement de nos cellules, particulièrement pour les lymphocytes, un type de globules blancs indispensables au système immunitaire. Les enfants présentant le syndrome ADA-DICS ont hérité de leurs parents un gène ADA défectueux, et leur corps ne peut fabriquer cette enzyme. Sans ADA, le système immunitaire ne peut fonctionner normalement, et les enfants affectés meurent souvent quelques mois après leur naissance, victimes d'infections telles que la pneumonie, la gastro-entérite et la méningite. Le déficit en ADA provoque des ravages dans tout l'organisme, avec des pathologies touchant le foie et le squelette, des problèmes neurologiques, une croissance lente et la surdité Jusqu'à présent, le meilleur traitement de l'ADA-DICS était une greffe de la moelle osseuse d'un parent compatible. Malheureusement, cette option n'est offerte qu'à une minorité de patients. Les greffes de moelle osseuse venant d'autres donneurs sont envisageables, mais au prix d'un risque élevé de problèmes de santé. Les enfants atteints peuvent également recevoir des injections hebdomadaires d'ADA d'origine bovine, mais leur efficacité est limitée. De plus, cette thérapie doit être poursuivie à vie, et elle est extrêmement coûteuse. Dans le cadre de cette étude, les médecins ont prélevé des cellules sanguines souches dans la propre moelle osseuse des enfants malades. En laboratoire, ils ont utilisé un virus pour insérer dans les cellules une copie saine du gène ADA. En attendant, les patients ont reçu une faible dose d'un médicament appelé Busulfan, afin de permettre à leur moelle osseuse de recevoir les cellules souches ainsi traitées. Finalement, les cellules souches traitées ont été réinjectées dans la moelle osseuse. Elles ont alors commencé à produire de nouvelles cellules sanguines, contenant la bonne version du gène ADA. Dans cette dernière étude, les chercheurs ont évalué l'état de santé de 10 enfants ayant subi une thérapie génique remontant à 4 ans en moyenne. Ils ont constaté que les fonctions immunitaires et la protection contre les infections graves avaient été restaurées chez neuf de ces patients. Ils peuvent ainsi aller à l'école, jouer avec leurs amis et, de manière générale, avoir une vie normale. Notons également que les enfants ainsi traités n'ont souffert d'aucun effet secondaire. Au contraire des autres traitements du déficit ADA-DICS, les chercheurs soulignent que leur protocole «présente un potentiel de survie excellent, exempt de complications sérieuses, par exemple une incompatibilité entre la greffe et l'hôte. En outre, la thérapie génique convient à d'autres enfants atteints de DICS par déficit en ADA, et pour lesquels une transplantation s'accompagne d'un risque plus élevé d'échec et de complications». En plus des 10 enfants étudiés dans cette dernière recherche, 3 autres patients ont bénéficié du même traitement et se portent bien. En 2005, l'Agence européenne des médicaments (EMEA) a attribué à ce protocole le statut de médicament orphelin. Les scientifiques espèrent que leurs découvertes ouvriront la voie à l'utilisation de la thérapie génique pour le traitement d'autres maladies héréditaires, notamment les immunodéficiences et les troubles métaboliques.

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