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Finalisation d'une première ébauche du génome de l'homme de Néandertal

Des scientifiques allemands et américains ont présenté une ébauche complète du génome de l'homme de Néandertal, dans le cadre de la rencontre annuelle 2009 de l'AAAS (American Association for the Advancement of Science), qui s'est tenue à Chicago, aux États-Unis, le 12 février...

Des scientifiques allemands et américains ont présenté une ébauche complète du génome de l'homme de Néandertal, dans le cadre de la rencontre annuelle 2009 de l'AAAS (American Association for the Advancement of Science), qui s'est tenue à Chicago, aux États-Unis, le 12 février. Les chercheurs pensent que ces informations aideront à éclaircir les liens de parenté entre l'homme de Néandertal et l'homme moderne, et à mieux comprendre les facteurs génétiques qui ont permis la migration rapide de l'homme moderne depuis l'Afrique, il y a environ 90000 ans. En Europe et dans certaines parties d'Asie, les hommes de Néandertal ont cohabité avec les hommes modernes pendant des milliers d'années, avant de disparaître il y a environ 29000 ans. Les fragments d'ADN peuvent se conserver pendant des milliers d'années, et depuis 1997, des scientifiques étudient l'ADN de fossiles d'hommes de Néandertal. En comparant certaines séquences du génome de l'homme de Néandertal avec celui des hommes modernes, les chercheurs ont trouvé des similarités surprenantes, et considèrent que les deux espèces pourraient avoir un ancêtre commun. Dans cette étude, une équipe dirigée par le professeur Svante Pääbo de la société Max Planck (lequel a pour la première fois en 1997 séquencé l'ADN mitochondrial de l'homme de Néandertal) a utilisé de nouvelles méthodes pour séquencer plus d'un million de fragments d'ADN provenant de trois fossiles d'homme de Néandertal trouvés en Croatie. Avec l'aide d'une entreprise privée, les chercheurs ont réussi à séquencer plus de trois milliards de fragments d'ADN de l'homme de Néandertal, soit plus de 60% du génome complet. Cette technologie a été pour la première fois appliquée à l'ADN de l'homme de Néandertal en 2006. Depuis, elle a été perfectionnée. Le groupe a produit des «bibliothèques de séquences» en salle blanche, pour éviter de contaminer les échantillons par l'ADN du personnel. Ils ont aussi conçu des «étiquettes de séquence ADN», des identifiants uniques associés aux molécules de l'ADN ancien, afin de s'assurer que les échantillons soient exempts de toute contamination par d'autres sources d'ADN. Ils ont également utilisé de l'ADN marqué par radioactivité, pour repérer les pertes de matériel durant la procédure de séquençage, rendant le processus plus efficace. Par son efficacité, cette technique améliorée de séquençage exige bien moins de matériel biologique. Ainsi, pour l'ensemble du projet, on a utilisé moins d'un gramme des précieux os fossilisés. La plus grande partie du séquençage s'est faite à partir d'échantillons osseux d'homme de Néandertal provenant de la grotte Vindija en Croatie. Plusieurs millions de paires de bases provenant d'autres sites ont également été étudiées, avec des os d'El Sidron en Espagne et de la grotte Mezmaiskaya dans le Caucase. Un échantillon issu d'un spécimen vieux de 40000 ans, trouvé en 1856 dans la vallée de Neander en Allemagne, a également été étudié. C'est ce spécimen qui a servi à définir le groupe des Néandertaliens. Les scientifiques ont examiné les erreurs apparaissant dans les séquences, et identifié celles qu'ils pouvaient attribuer à une altération due au temps, typique des restes fossilisés. Ils ont ensuite distingué les fragments d'ADN appartenant à l'homme de Néandertal et ceux issus de micro-organismes ayant colonisé les os au fil des ans. Ensuite, ils ont appliqué un nouvel algorithme informatique très performant pour ordonner les fragments d'ADN néandertalien, afin de les comparer avec le génome de l'homme moderne. Les premiers résultats semblent montrer que les hommes de Néandertal n'ont que peu contribué aux variations observées dans les populations humaines contemporaines. Un consortium international de chercheurs prévoit d'étudier de nombreux gènes présentant un intérêt particulier pour l'évolution humaine récente, comme le gène FOXP2, qui joue un rôle important dans la maîtrise de la parole et du langage chez les hommes modernes. Ils étudieront également des gènes impliqués dans le développement et le vieillissement du cerveau. On a en effet suggéré que certaines variantes de ces gènes, présentes chez l'homme moderne, pourraient provenir des hommes de Néandertal. On espère que la comparaison complète de cette «première ébauche» du génome de l'homme de Néandertal avec les génomes déjà séquencés de l'homme et du chimpanzé explique pourquoi l'homme moderne a pu se développer avec succès alors que ses voisins ont disparu.

Pays

Allemagne, États-Unis

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