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Des chercheurs découvrent une nouvelle araignée géante en Afrique

Selon une étude slovéno-américaine, une nouvelle espèce géante d'araignées du genre Nephila, de grandes tisseuses de fil de soie aux nuances dorées, peuplerait l'Afrique et le Madagascar. Les résultats, publiés dans la revue PLoS (Public Library of Science) ONE, montrent que c...

Selon une étude slovéno-américaine, une nouvelle espèce géante d'araignées du genre Nephila, de grandes tisseuses de fil de soie aux nuances dorées, peuplerait l'Afrique et le Madagascar. Les résultats, publiés dans la revue PLoS (Public Library of Science) ONE, montrent que cette nouvelle espèce est la plus grande de toutes les orbitèles (ou araignées tisseuses). La recherche s'inscrit dans le cadre du projet NEPHILID SPIDERS («Nephilid spider phylogenetics as a test for antagonistic coevolution of sexes»), soutenu à hauteur de 766 000 euros dans le cadre des «bourses internationales de réintégration Marie Curie» du sixième programme-cadre (6e PC). À ce jour, plus de 41000 espèces d'araignées ont été identifiées, et on en découvre près de 450 nouvelles chaque année. La dernière description valide des orbitèles remonte au XIXe siècle, ce qui en fait un spécimen unique. Les chercheurs savent que ces araignées règnent en maître absolu lorsqu'il s'agit de tisser la plus grande toile du monde; en effet, elles détiennent le record de dimension avec des toiles d'un diamètre pouvant atteindre un mètre. Cependant, ces araignées sont également utilisées comme organismes modèles dans des études portant sur le dimorphisme sexuel extrême ainsi qu'en biologie sexuelle. Matjaz Kuntner, associé de recherche au Smithsonian et président de l'institut de biologie de l'académie des sciences et des arts slovène, et son collègue Jonathan Coddington, du Smithsonian's National Museum of Natural History aux États-Unis, ont reconstruit l'évolution de la taille de la famille d'araignées Nephila. Leurs résultats ont montré que les femelles de cette nouvelle espèce étaient gigantesques (la taille de leur corps atteignant 3,8 cm et celle de leurs pattes allant de 10 à 12 cm), alors que les mâles sont beaucoup plus petits. Ces orbitèles géantes, qui peuplent les régions tropicales et subtropicales, ont été collectées et sont en général exposées dans les musées d'histoire naturelle. Le Dr Kuntner, qui en a fait le sujet de sa thèse de doctorat, affirme que ces spécimens ne représentent en réalité que 15 espèces valides. «J'ai été très surpris de trouver une néphile femelle géante dans la collection du Plant Protection Research Institute de Pretoria, en Afrique du Sud, qui ne correspondait pas aux espèces décrites», explique le Dr Kuntner, qui a étudié le spécimen pour la première fois en 2000. Les Drs Kuntner et Coddington et d'autres chercheurs ont mené une série d'expéditions au Afrique du Sud à la recherche d'autres spécimens de cette espèce. Revenus bredouilles, ils en ont conclu que l'espèce Nephila, découverte pour la première fois en 1978, était une forme hybride ou peut-être même en voie de disparation. Mais en 2003, la découverte d'un second spécimen à Madagascar a confirmé que cette espèce n'était pas hybride. Leurs recherches, qui portaient sur 2500 échantillons, n'ont cependant pas abouti à la découverte d'un autre spécimen. Tout indiquait que l'espèce était bel et bien éteinte. Pourtant, grâce à la persistance d'un collègue sud-africain, un mâle et deux femelles ont été découverts dans le Tembe National Elephant Park en Afrique du Sud. Cela a permis de valider cette nouvelle espèce, baptisée Nephila komaci en hommage au meilleur ami du Dr Kuntner, Andrej Komac, décédé dans un accident au moment des découvertes. «C'est mon ami, lui-même scientifique, qui m'a encouragé à faire ce doctorat, mais il n'en verra pas les fruits», explique le Dr Kuntner. «Il était une grande source d'inspiration, un grand ami, c'est pourquoi j'ai voulu baptiser cette nouvelle espèce [en] sa mémoire.» Les Drs Kuntner et Coddington espèrent découvrir de nouvelles populations de N. komaci en Afrique ou sur l'île de Madagascar. Leurs travaux entraîneront des recherches plus poussées sur ce groupe, notamment car ces espèces sont très rares, selon eux. «Nous craignons que les espèces ne soient en voie d'extinction, car leur seul habitat est la forêt de sable du Tembe Elephant Park à KwaZulu-Natal», déclare le Dr Coddington. «Nos données indiquent que cette espèce n'est pas abondante, que son habitat est restreint et toutes les localités connues se trouvent dans deux zones de biodiversités en grand danger: la région du Maputaland et le Madagascar.» Le nom scientifique du genre Nephila est dérivé du grec ancien et signifie «qui aime tourner» («nen» signifie tourner, et «philos» aimer).

Pays

Slovénie

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