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Un gène identifié comme suppresseur de tumeur

Des scientifiques européens viennent d'établir la relation entre la défaillance du gène PTPN2 (protein tyrosine phosphatase non-receptor type 2) et le développement de la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL). Lorsque PTPN2 se désactive ou disparaît, il entraîne la croissance r...

Des scientifiques européens viennent d'établir la relation entre la défaillance du gène PTPN2 (protein tyrosine phosphatase non-receptor type 2) et le développement de la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL). Lorsque PTPN2 se désactive ou disparaît, il entraîne la croissance rapide des cellules cancéreuses et prolonge leur durée de vie. Le gène agit donc comme un suppresseur de tumeur lorsqu'il fonctionne parfaitement. Cette étude s'inscrit dans le cadre du projet MOLTALL («Molecularly targeted therapy for T cell acute lymphoblastic leukemia»), financé à hauteur de 1,4 million d'euros par le Conseil européen de la recherche (CER) au titre du septième programme-cadre (7e PC). Les résultats sont publiés dans la revue Nature Genetics. MOLTALL est dirigé par le professeur Jan Cools du Vlaams Instituut voor Biotechnologie et de la Katholieke Universiteit Leuven (VIB et K.U.Leuven) en Belgique, qui a reçu une subvention de démarrage du CER en 2007 (ce programme offre aux chercheurs en début de carrière la possibilité de consolider leur propre équipe de recherche et de conduire leurs propres travaux de recherche indépendante en Europe). L'objectif du projet est d'examiner la pathogenèse moléculaire de la leucémie aiguë lymphoblastique à cellules T (LAL-T) et de développer de nouveaux traitements ciblés. Dans cette étude, le professeur Cools a travaillé avec une équipe de chercheurs européens, notamment la doctorante Maria Kleppe du VIB/K.U. Leuven, et le Dr Peter Vandenberghe de la K.U. Leuven et de l'hôpital Saint Louis en France. Les scientifiques ont découvert pendant leurs recherches que le gène PTPN2 disparaissait dans l'ADN (acide désoxyribonucléique) des cellules de certains patients atteints de leucémie (ce qui provoquait la multiplication des cellules cancéreuses), et ont identifié PTPN2 en tant que régulateur négatif de l'activité d'une kinase spécifique. De manière générale, leur recherche apporte la preuve que le gène joue un rôle de suppresseur de tumeur et est un acteur majeur du déclenchement de la LAL. L'étude a également fourni de nouvelles voies de recherche sur les kinases et les phosphatases (des enzymes pouvant activer ou désactiver certaines fonctions cellulaires) dans le développement du cancer. Nous savons depuis un certain temps que ces erreurs dans les kinases et les phosphatases sont des causes possibles de cancer. L'étude montre aujourd'hui que lorsque des erreurs se produisent simultanément, les effets carcinogènes peuvent se renforcer l'un l'autre. L'équipe a également constaté que ces erreurs rendent les cellules plus résistantes aux inhibiteurs de kinases (traitements du cancer). La LAL est un cancer à croissance rapide qui affecte les cellules lymphoïdes, l'un des deux types de leucocytes. Les cellules anormales (cellules leucémiques) se développent et grandissent rapidement, submergeant ainsi les globules rouges et les leucocytes normaux (fragments de cellules à formes irrégulières) dont le corps a besoin pour rester sain. Les patients atteints de la LAL et d'autres types de leucémies sont généralement enclins aux infections, étant donné que les leucocytes ont pour rôle de nous protéger contre les virus et les bactéries. Le terme «aiguë» dans le nom de la maladie fait référence à la vitesse à laquelle se propage la maladie; si elle n'est pas traitée, elle peut provoquer une mort prématurée. La LAL représente près d'un tiers de tous les cancers diagnostiqués chez les enfants de moins de 15 ans. Elle touche beaucoup les enfants âgés de 2 à 5 ans, mais affecte également les adultes, en général au-delà de 45 ans. La LAL-T est un type à haut risque de la LAL. Dans ce cas de leucémie, les cellules qui se transformeraient normalement en leucocytes commencent à se diviser de manière incontrôlable et créent un grand nombre de cellules immatures. Très peu de facteurs ont été associés à un grand risque de développer une LAL-T. Les travaux de recherche ont cependant montré que la LAL-T se développait lorsque des erreurs se produisaient dans plusieurs gènes simultanément. L'importance pour les scientifiques est d'identifier les gènes à l'origine de la LAL-T, mais également de révéler les combinaisons spécifiques qui favorisent le développement de la maladie. Selon l'équipe, ce facteur est extrêmement important pour le développement de traitements qui se concentrent sur plus d'une seule cible.

Pays

Belgique

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