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C'est génétique! Un premier lien génétique découvert dans la migraine ordinaire

Un consortium international de généticiens et de chercheurs spécialisés dans les migraines et les céphalées ont identifié une variante génétique chez les personnes prédisposés aux migraines. Publiée dans la revue Nature Genetics, l'étude était partiellement financée par le pro...

Un consortium international de généticiens et de chercheurs spécialisés dans les migraines et les céphalées ont identifié une variante génétique chez les personnes prédisposés aux migraines. Publiée dans la revue Nature Genetics, l'étude était partiellement financée par le projet EUROHEAD («Migraine genes and neurobiological pathways»), soutenu à hauteur de 3,2 millions d'euros au titre du sixième programme-cadre (6e PC). Il existe sept différents types de migraines, tous extrêmement douloureux. Au cours de ces crises, les personnes souffrant de migraines sont sensibles à la lumière et également sujettes à des nausées, vomissements ou à une perte temporaire de la vue. Plusieurs éléments peuvent déclencher cet état, notamment le stress et le manque de sommeil. Des changements hormonaux peuvent également en être la cause, les femmes étant plus touchées que les hommes. En Europe, environ 8% des hommes et 17% des femmes souffrent de migraines. Ces dernières années, les scientifiques ont constaté que la prédisposition aux migraines était principalement d'origine génétique. Des mutations génétiques provoquant des formes de migraines relativement rares et sévères ont récemment été découvertes, mais les facteurs génétiques à l'origine de la forme commune restent encore méconnus. Pour les travaux de recherche actuels, une étude d'association du génome, les scientifiques de 40 centres de recherche en Europe ont uni leurs forces pour étudier les données génétiques de plus de 50 000 personnes. Ils ont dans un premier temps comparé les génomes de 2371 personnes souffrant de migraines en Allemagne, aux Pays-Bas et en Finlande avec ceux de 10 747 sujets témoins. Pour confirmer leurs résultats, ils ont ensuite comparé les génomes de 3202 patients à ceux de 40 062 sujets sains. Les chercheurs ont découvert que les patients ayant une variante d'ADN (acide désoxyribonucléique) spécifique située sur le chromosome 8 (entre deux gènes, à savoir PGCP et MTDH/AEG-1) étaient prédisposés aux migraines. «C'est la première fois que nous sommes en mesure d'analyser les génomes de milliers de personnes et de découvrir des indices génétiques nous permettant de comprendre la migraine», expliquait le Dr Aarno Palotie, président de l'International Headache Genetics Consortium du Wellcome Trust Sanger Institute au Royaume-Uni. Les chercheurs ont montré que la variante génétique joue un rôle important dans la régulation du glutamate, un neurotransmetteur. Plus spécifiquement, il peut altérer l'activité du gène MTDH/AEG-1, qui régule l'activité d'un autre gène, EAAT2. Ce dernier élimine les glutamates présents dans les synapses cérébrales (EAAT2 avait déjà été associé à des maladies neurologiques, telles que l'épilepsie et la schizophrénie). Les auteurs pensent que le lien entre la variante (baptisée rs1835740) et la migraine réside dans une mauvaise régulation des glutamates, laquelle peut provoquer une accumulation du neurotransmetteur dans les jonctions nerveuses cérébrales, sensibilisant ainsi l'individu aux facteurs déclencheurs de la migraine. Ils suggèrent qu'une nouvelle approche thérapeutique pourrait empêcher l'accumulation des glutamates. «Bien que nous connaissions l'importance du rôle du gène EAAT2 dans les processus neurologiques chez l'homme, et potentiellement dans le développement de la migraine, jusqu'à présent aucune relation génétique n'avait permis de suggérer que l'accumulation des glutamates dans le cerveau pouvait avoir une influence sur la forme de migraine ordinaire», expliquait le professeur Christian Kubish de l'université d'Ulm, en Allemagne. «Cette recherche ouvre la voie à de nouvelles études pour approfondir davantage la biologie de la maladie et comprendre comment ce processus spécifique génère cet effet.» «On ne peut envisager de telles études que dans le cadre d'une collaboration internationale de grande envergure, rassemblant ainsi une myriade de données et les ressources et l'expertise nécessaire. C'est ainsi que nous sommes parvenus à découvrir cette variante génétique. Cette découvert ouvre la voie à une meilleure compréhension des maladies humaines courantes», faisait remarquer le Dr Palotie. Les auteurs ajoutent qu'une étude approfondie sur la variante de l'ADN et ses effets sur les gènes voisins est nécessaire en vue de mieux comprendre le mécanisme à la base des crises de migraines. «Cette variante n'explique qu'une fraction de la divergence génétique générale de la migraine», concluait l'étude. Les futures études d'associations de génomes permettront de clarifier cette variance génétique. Elles examineront également des échantillons de populations plus larges, car l'étude actuelle n'impliquait que des personnes ayant consulté des spécialistes en céphalées. «Ces patients sont suivis dans des cliniques spécialisées dans les migraines, et ne représentent qu'une infime proportion des personnes souffrant de migraine», expliquait le Dr Gisela Terwindt du centre médical de l'université de Leyde aux Pays-Bas. «À l'avenir, nous devrions étudier les associations impliquant la population générale, ainsi que les personnes moins affectées.»

Pays

Finlande, Royaume-Uni

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