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Une technologie de pointe met en lumière les divergences au niveau des populations du grand singe

L'Afrique centrale équatoriale abrite deux espèces de gorilles: les gorilles de l'Est (Gorilla beringei) et les gorilles de l'Ouest (Gorilla gorilla). La distance séparant les deux espèces après leur divergence (qui a commencé il y a entre 0,9 et 1,6 millions d'années) n'est p...

L'Afrique centrale équatoriale abrite deux espèces de gorilles: les gorilles de l'Est (Gorilla beringei) et les gorilles de l'Ouest (Gorilla gorilla). La distance séparant les deux espèces après leur divergence (qui a commencé il y a entre 0,9 et 1,6 millions d'années) n'est pas énorme. Une nouvelle recherche internationale montre que la divergence des gorilles occidentaux et des gorilles de Cross River (Gorilla gorilla diehli) très menacés d'extinction n'est apparue que presque 18 000 années plus tard, à l'époque du Pléistocène. Les résultats de l'étude sont présentés dans la revue BMC Evolutionary Biology. De nombreux grands mammifères de notre planète vivent par petites populations fragmentées, et les chercheurs se sont demandés si cette subdivision était due à des évènements récents ou à long terme. La modélisation démographique génétique générée par les données pourrait permettre aux scientifiques d'évaluer les changements dans la taille de la population à long terme, et les échantillonnages temporels leur permettent de comparer la variation génétique entre les nouveaux échantillons et les anciens. Des chercheurs d'Allemagne, de Finlande, de Suisse et des États-Unis ont développé un modèle élaboré des deux sous-espèces de gorilles de l'Ouest à l'aide d'un génotypage microsatellite des gorilles vivants et des spécimens ancestraux des musées afin de fournir un aperçu de la dynamique liée aux divergences des populations du grand singe, et notamment entre les gorilles de l'Ouest et les gorilles de Cross River. Leurs données ont montré que les deux sous-espèces se sont croisées par intermittence malgré qu'elles aient divergé il y a environ 17 800 ans. Le Dr Olaf Thalmann, auteur principal du département de biologie de l'université de Turku (Finlande) et ses collègues estiment que le changement climatique lors du Pléistocène a probablement déclenché l'expansion de la forêt, ce qui a permis aux gorilles de l'Ouest de se propager. Les gorilles se sont ensuite partagés en deux populations qui ont commencé à diverger lorsque la forêt s'est de nouveau réduite. Selon eux, les cycles successifs du changement climatique ont résulté en des périodes où les deux sous-espèces auraient pu se croiser et suivies d'épisodes répétés d'isolation de la population de Cross River. Leurs résultats montrent que le flux génétique s'est interrompu entre les deux sous-espèces il y a environ 420 années, et une baisse de 60% chez les gorilles de Cross River a résulté au cours des 320 dernières années, conduisant à une perte de la diversité génétique au sein de la population. «Nous découvrons que les gorilles de Cross River ont divergé de la population ancestrale des gorilles de l'Ouest il y a environ 17 800 ans», écrivent les auteurs. «Toutefois, le flux génétique a cessé il y a environ 420 années, suivi par un goulot d'étranglement commençant environ il y a 320 ans et qui a provoqué une baisse de 60%de la population concrète des gorilles de Cross River. La comparaison directe des estimations du taux d'hétérozygotie à partir des échantillons de musées et contemporains suggère une perte de la variation génétique au cours des 100 dernières années.» Le Dr Thalmann fait remarquer que l'activité humaine, dont la chasse ou la destruction d'habitat, met une pression importante sur les gorilles de Cross River, poussant les scientifiques à penser que moins de 300 gorilles de Cross River sont aujourd'hui en vie. «Nous ne savons pas exactement quel effet cette perte de diversité génétique aura sur la viabilité à long terme des gorilles de Cross River», affirme le Dr Thalmann, «mais ce goulot d'étranglement étant apparu si récemment, on peut envisager que si la population pouvait s'étendre, la perte de la diversité pourrait être freinée.» Des chercheurs de l'institut Max Planck d'anthropologie évolutive en Allemagne, de l'université de Fribourg en Suisse et de l'université de Californie à Los Angeles (UCLA) ainsi que du North Carolina Zoological Park aux États-Unis ont participé à cette étude.Pour de plus amples informations, consulter: Université de Turku: http://www.utu.fi/en/ Institut Max Planck d'anthropologie évolutive: http://www.eva.mpg.de/english/index.htm BMC Evolutionary Biology: http://www.biomedcentral.com/bmcevolbiol/

Pays

Suisse, Allemagne, Finlande, États-Unis

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