Des résultats positifs et naturels pour le projet européen portant sur le thon rouge
Pour la seconde année consécutive, une équipe de chercheurs d'Espagne financés par l'UE a pu placer un harnais sur les spécimens de frai de thon rouge sans procéder à l'induction hormonale. Ainsi, l'équipe pourra étudier de très près les habitudes de reproduction de l'espèce en danger en captivité. Cette réussite s'inscrit dans le cadre du projet SELFDOTT («From capture based to self-sustained aquaculture and domestication of bluefin tuna, Thunnus thynnus») qui a reçu 2,98 millions d'euros au titre du domaine thématique «Alimentation, agriculture et pêche, et biotechnologies» du septième programme-cadre (7e PC) de l'UE. L'équipe, du Centre océanographique de Murcia, de l'institut espagnol d'océanographie (IEO), espère que les oeufs de cette année seront plus chanceux que ceux de l'année précédente, qui ont généré de faibles résultats car les poissons n'avaient survécu pendant environ 73 à 110 jours en moyenne. Il s'agit de la troisième année du projet et la seconde année pour laquelle l'équipe obtient des oeufs par des méthodes naturelles. En 2009, les premiers oeufs ont été obtenus après induction hormonale à l'aide d'implants GnRH et en 2000, les oeufs avaient été obtenus sans avoir eu recours à cette méthode. Le fait qu'aucune technique de reproduction artificielle n'ait été utilisée ces deux dernières années indique que le stock de 60 spécimens a atteint un degré important de domestication pour leur séjour de quatre ans dans des cages flottantes de 25 m de large sur 20 m de profondeur au large de la baie d'El Gorguel, près de Carthagène. Ces énormes pontes peuvent produire plus de 10 millions d'oeufs en un seul jour. Le thon rouge joue une part importante dans l'alimentation méditerranéenne depuis des milliers d'années, mais les effets de la surpêche a conduit à l'établissement de quotas pour préserver l'espèce. Mais par l'utilisation de techniques artificielles d'aquaculture, un processus d'élevage, et d'autres produits naturels aquatiques dans des environnements contrôlés plutôt qu'en posant un harnais depuis l'océan et les mers, la quantité de poissons requise par les consommateurs est toujours satisfaite, soulageant la pression sur les populations naturelles en danger et contribuant ainsi à la récupération éventuelle des espèces sauvages. Les espèces telles que la dorade, le bar, le turbot et le saumon sont largement produits à l'aide de techniques d'aquaculture. Désormais, l'équipe espère développer de nouvelles techniques pour aider ses membres à étudier le développement embryonnaire et larvaire et le cycle biologique du thon rouge, qui mènera peut-être à la production de jeunes poissons par des techniques d'aquaculture indépendamment des populations naturelles. Parallèlement, des aliments adéquats et environnementalement performants pour la nouvelle génération de thon seront développés, en réduisant ou éliminant la pratique de l'importation de poissons crus et d'alimentation par l'industrie de l'engraissement. Ces nouvelles étapes de recherche seront menées par les 13 partenaires de SELFDOTT, composés d'entités gouvernementales, d'instituts de recherche et d'organisations industrielles de France, d'Allemagne, de Grèce, d'Israël, d'Italie, de Malte, de Norvège et d'Espagne.Pour de plus amples informations, consulter: Instituto Español de Oceanografía (IEO): http://www.ieo.es/version_eng/indexingles.htm
Pays
Espagne