Le gouvernement danois définit ses priorités pour la présidence du Conseil de l'UE
2011 touche à sa fin et c'est le moment d'accueillir une nouvelle présidence tournante du Conseil de l'Union européenne. Au douzième coup de minuit le dernier jour de l'année, ce sera au tour des Danois de prendre la responsabilité et d'organiser et de conduire les travaux du Conseil pour les six mois à venir. Le gouvernement danois vient juste d'annoncer son programme de travail pour son mandat à la présidence: les principaux objectifs sont une Europe responsable, dynamique, verte et sûre. Et avec une crise économique qui est loin d'être terminée en Europe, il semble que la priorité des Danois sera de stimuler la croissance. Nicolai Wammen, ministre danois des affaires européennes, déclarait lors d'une réunion du Conseil des affaires générales: «La présidence danoise s'efforcera d'atteindre des résultats concrets dans ces domaines, et de contribuer à faire sortir l'Union européenne de la crise économique et à la mettre sur une voie de croissance. Des parties de l'Europe ont fait preuve d'un manque de responsabilité économique qui a contrarié notre projet commun. L'Europe a besoin de davantage de responsabilité. Actuellement, l'Europe connaît un faible taux de croissance et prend du retard au niveau de la compétitivité mondiale. Nous devons promouvoir des initiatives susceptibles de rendre l'Europe plus dynamique.» Et avec la question du réchauffement planétaire qui se retrouve de plus en plus mise de côté par les complaintes permanentes sur la situation économique, la présidence danoise espère conserver le défi le plus difficile et pressant de l'Europe en première ligne de l'agenda des décideurs politiques. Comme l'explique le ministre: «Nous rencontrons de la part d'autres régions du monde une concurrence qui remet en cause la position de leader de l'Europe en faveur de l'environnement, et nous devons donc faire progresser son agenda vert.» Le ministre a évoqué le risque de perdre des emplois fondés sur les connaissances ainsi que des capacités de recherche en hautes technologies, au profit de régions plus intéressantes d'un point de vue économique comme la Chine, l'Inde, la Corée du Sud ou les États-Unis. Cette évolution sera inévitable si l'UE n'intensifie pas ses investissements dans les technologies vertes, les énergies renouvelables et le rendement énergétique: «La présidence danoise travaillera dur pour s'assurer que ces emplois sont créés ici, en UE.» Le ministre soulignait également l'accent mis sur la façon dont la sécurité de l'Europe est affectée par la mondialisation, la pression croissante de l'immigration aux frontières de l'UE, et le crime international. Cette présidence du Danemark est la septième depuis son entrée dans la Communauté européenne en 1973. Elle suit celle de la Pologne, qui visait également les sources de croissances et l'exploration des potentialités négligées du marché unique. Ses autres priorités étaient la sécurité dans le domaine de l'énergie, la défense, les problèmes alimentaires et les relations de l'Europe avec les autres pays. Le 1er juillet 2012, le Danemark passera à son tour le relais à Chypre. Ces trois pays forment le plus récent «trio» de présidence, visant une cohérence et une logique dans la relation entre les présidences et les flux de travail successifs, entre ce qui a été fait et ce qui suit. Au lieu de remplacer purement et simplement l'agenda de chaque présidence nationale, le programme du trio est un cadre général et commun qui les englobe toutes. La présidence tournante a débuté avec le traité de Rome de 1957, qui a établi les Communautés européennes. Cependant, il est rapidement apparu que six mois représentaient une durée trop courte pour qu'une présidence atteigne ses objectifs. Cette constatation est à l'origine de l'idée de regrouper les trois États membres tenant successivement la présidence. Chaque trio peut ainsi coordonner un ensemble commun d'objectifs à atteindre durant l'ensemble des trois mandats. Le trio se compose d'un grand État membre et de deux plus petits, provenant de l'Union initiale et élargie. Le ministre Wammen s'est également exprimé sur la position du gouvernement danois en matière de politique de cohésion: «La politique de cohésion européenne est un point important et majeur pour la présidence danoise. Elle doit être modifiée afin de mieux continuer à générer emplois et croissance dans toute l'Europe. Durant notre présidence, nous tenons à soutenir ce point autant que possible.» Une autre grande priorité des Danois sera de réformer d'autres domaines politiques clés comme la politique agricole commune (PAC) et le programme de recherche et de développement. Tout comme pour la politique de cohésion, le budget de ces domaines a été convenu dans le contexte du programme-cadre financier pluriannuel de sept ans de l'UE. Ce cadre définit le niveau maximal des crédits d'engagement dans le budget annuel de l'UE pour les grands domaines politiques, et fixe un plafond annuel global pour les paiements et les crédits d'engagement. Le programme de la présidence danoise du Conseil sera officiellement présenté début janvier par le premier ministre Helle Thorning-Schmidt.Pour plus d'informations, consulter: Présidence danoise: http://eu2012.dk/fr(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre)
Pays
Danemark, Pologne