Skip to main content
European Commission logo print header

Article Category

Actualités
Contenu archivé le 2023-03-16

Article available in the following languages:

Des scientifiques réfutent une opinion couramment admise sur le fonctionnement de la maladie de Charcot

Lorsque nous imaginons comment la recherche peut changer la société ou faire progresser la médecine, nous voyons la confirmation d'une hypothèse ou le déchiffrement d'un code. Quelquefois c'est l'inverse: la recherche réfute une théorie ou une conviction. Mais c'est tout aussi...

Lorsque nous imaginons comment la recherche peut changer la société ou faire progresser la médecine, nous voyons la confirmation d'une hypothèse ou le déchiffrement d'un code. Quelquefois c'est l'inverse: la recherche réfute une théorie ou une conviction. Mais c'est tout aussi utile car les scientifiques peuvent ainsi éliminer une hypothèse inutile au lieu de perdre des années à l'étudier. C'est ce que vient de faire une équipe de chercheurs en Allemagne. Dans l'article publié par les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), l'équipe réfute une hypothèse largement acceptée concernant une étape causale des maladies neurodégénératives. Ces résultats concernent plus précisément des modèles animaux de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot, mais ils ont aussi des implications pour d'autres maladies neurodégénératives comme celles d'Alzheimer ou de Huntington. Les travaux ont été soutenus par le projet iPSoALS («Modeling sporadic ALS in motor neurons by genetic reprogramming of patient skin fibroblasts») qui a reçu 2 millions d'euros via le thème «ERA-NET Neuron» du septième programme-cadre (7e PC). L'une des manifestations des maladies neurodégénératives est la perte des axones (les lignes de transmission de l'influx nerveux) des cellules nerveuses ainsi que des synapses (les sites de communication entre ces cellules). Jusqu'ici, ces dommages étaient attribués à une défaillance du transport bidirectionnel d'organites le long des axones, notamment les mitochondries qui sont les centrales d'énergie des cellules. L'équipe de la Technische Universitaet Muenchen (TUM) et de la Ludwig-Maximilians-Universitaet Muenchen (LMU) a mis ces hypothèses à l'épreuve dans le cadre de l'un des tests les plus approfondis à ce jour. Les chercheurs ont utilisé des techniques originales d'imagerie (d'une haute résolution spatiale et temporelle) pour suivre les modifications de la morphologie et du transport des organites dans le cadre de divers modèles animaux de la SLA. Les résultats montrent que le transport déficient et la dégénérescence des axones peuvent se développer indépendamment l'un de l'autre, remettant en cause la théorie qui suppose une relation de cause à effet. Les chercheurs ont observé en temps réel le transport des organites dans des tissus vivants, d'une façon qui leur a permis de suivre le mouvement de chaque mitochondrie, à l'aide d'une nouvelle approche d'imagerie basée sur nu marquage transgénique. Ils ont également observé le transport des vésicules endosomales, un autre type d'organites. Ils ont étudié plusieurs modèles animaux de la SLA, tous basés sur les mutations qui chez l'homme sont associées avec la maladie. Le professeur Thomas Misgeld, l'un des auteurs de l'étude de l'institut des neurosciences de la Technische Universitaet Muenchen, commente: «Nous pensons que ces résultats ont des conséquences sur les autres études de la SLA, voire sur celles concernant d'autres maladies neurodégénératives. En fait, ils montrent qu'il n'est guère facile de concevoir un modèle fidèle d'une maladie neurodégénérative. Il peut donc être utile de consacrer davantage d'efforts pour obtenir de meilleurs modèles animaux, car ils représentent la seule méthode possible pour étudier les mécanismes, même s'il faut toujours les valider par rapport aux pathologies chez l'homme ou à des modèles basés sur des cellules humaines. Entre-temps, il est probablement prudent de travailler en parallèle en utilisant plusieurs des modèles disponibles. En outre et à un niveau biologique plus large, nos résultats ont un impact sur la relation supposée entre les perturbations du transport axonal et la dégénérescence, relation qui pourrait ne pas être aussi étroite qu'on ne le supposait. Sur ce point, il reste encore beaucoup à apprendre.» Le projet iPSoALS regroupe des chercheurs de France, d'Allemagne, d'Israël et de Suède, afin de mieux comprendre les mécanismes de la SLA.Pour plus d'informations, consulter: Technische Universitaet Muenchen (TUM): http://portal.mytum.de/welcome_en/

Pays

Allemagne, France, Israël, Suède