Éviter la mise en décharge des plastiques noirs
L’un des nombreux problèmes que posent les plastiques est qu’il est difficile de déterminer quel plastique est recyclable et lequel ne l’est pas. Par exemple, les morceaux de plastique déchiquetés de couleur peuvent être automatiquement identifiés par spectroscopie dans le proche infrarouge (SPIR), puis triés et recyclés. Malheureusement, la SPIR est incapable de détecter les additifs qui rendent un plastique non recyclable et que l’on retrouve souvent dans les plastiques noirs utilisés dans les appareils électroménagers, les dispositifs électroniques et les véhicules. En conséquence, les plastiques noirs ont tendance à finir à la décharge ou à être incinérés. La clé est de pouvoir identifier rapidement le polymère et les additifs qui le rendent non recyclable. Diamatex, une start-up technologique italienne, pense avoir trouvé une solution. Grâce au soutien du projet SELEX financé par l’UE, l’entreprise développe un appareil à rayons X portable qui peut identifier les polymères dans les plastiques noirs et colorés, les charges et les additifs. «Les plastiques noirs représentent une fraction importante et croissante des DEEE et des déchets automobiles», déclare Danilo Pacella, chercheur chez Diamatex. «Il existe à présent un moyen efficace et facile de trier le recyclable du non recyclable, ce qui permettra à terme de réduire la quantité de plastique qui finit en décharge.»
Une solution facile à utiliser
SELEX utilise des rayons X mous pour détecter les plastiques noirs. «Cet appareil portatif breveté combine la transmission, l’absorption et la fluorescence des rayons X pour identifier et quantifier les polymères, les charges et les additifs», explique Danilo Pacella. Baptisée «écofluorimétrie par rayons X stimulée», la technique peut être utilisée avec tout type de plastique transparent, coloré ou noir sans qu’il soit nécessaire de traiter l’échantillon au préalable. «Le premier prototype que nous avons mis au point est un appareil portable qui ne nécessite aucune aptitude ou compétence technique particulière», ajoute M. Pacella. «Une fois que la pièce en plastique est placée à l’intérieur de l’appareil, une analyse quantitative complète du composant est automatiquement effectuée en l’espace d’une seconde seulement.» Bien que le système lui-même soit facile à utiliser, son développement a été tout sauf simple. Selon M. Pacella, les chercheurs du projet se sont heurtés à de nombreux défis. «Nous avons dû procéder à des tests et des études pendant près de trois ans avant de pouvoir comprendre pleinement les processus et les mécanismes physiques des matériaux et de savoir comment les exploiter au mieux», dit-il. Mais l’équipe a persévéré, produisant finalement une technique précise, flexible et très sensible pour l’analyse automatique des matériaux.
Un éventail d’utilisations potentielles
Bien que SELEX ait été initialement développé pour l’analyse et le recyclage des plastiques noirs, son application a depuis été étendue à d’autres matériaux recyclables, notamment le verre, le bois et les métaux. Le dispositif peut également être placé sur un tapis roulant pour analyser et trier automatiquement les pièces qui défilent sur la bande. «Nous avons également démontré que SELEX peut être utilisé non seulement pour les matières solides, mais aussi pour les grains, les poudres et les liquides, ce qui ouvre la possibilité de l’utiliser dans le secteur alimentaire pour détecter des impuretés ou pour des analyses de conformité», conclut Danilo Pacella. «Nous l’avons même utilisé pour des tests de contrefaçon sur des produits en cuir.» Le dispositif SELEX est actuellement en phase finale d’ingénierie, après quoi il sera disponible à la vente. L’entreprise s’efforce également de normaliser davantage la technique et examine les possibilités d’étendre son utilisation à d’autres secteurs et applications.
Mots‑clés
SELEX, plastiques, rayons X, recyclable, polymère, additifs, DEEE
