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Development of biomaterials through mimesis of plant defensive interfaces to fight wound infections

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Du polyester végétal au pansement des plaies

La solution pour aider les patients immunodéprimés qui souffrent de plaies chroniques, non cicatrisantes et sujettes aux infections pourrait venir des plantes.

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Notre peau est la première barrière de défense de l’organisme contre les agents pathogènes microbiens susceptibles de provoquer une infection. Cela dit, si la peau est une barrière remarquablement solide, elle n’est pas pour autant impénétrable. Par exemple, chaque fois que vous vous blessez, que la plaie soit aussi inoffensive qu’une égratignure ou aussi grave qu’une lacération, cela crée une ouverture dans la peau par laquelle les agents pathogènes entrent. Cependant, la peau dispose d’un super pouvoir lui permettant de se réparer automatiquement, en refermant la plaie. Malheureusement, les personnes dont le système immunitaire est affaibli souffrent souvent de plaies chroniques qui ne guérissent pas, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux infections. Pour mieux protéger ces patients, une chercheuse européenne se tourne vers les plantes. «Durant des millions d’années, les plantes ont développé une remarquable capacité à se protéger contre tout, des rayons UV aux prédateurs et aux maladies», explique Cristina Silva Pereira, biochimiste à l’Institut de technologie chimique et biologique António Xavier. Avec le soutien du projet MIMESIS, financé par l’UE, Cristina Silva Pereira travaille à la création d’un pansement à base de biomatériaux qui s’inspire des polyesters végétaux et qui est donc capable d’imiter les propriétés antimicrobiennes et de régénération de la peau.

Un jumeau naturel de notre peau

Les polyesters font partie de ce qui recouvre et protège les parties aériennes des plantes: les tiges, les fruits, les feuilles, les branches, bref, toutes les parties se situant au-dessus du sol. Comme l’explique Cristina Silva Pereira, on trouve deux types de polyesters dans les plantes, la cutine et la subérine. «Si ces deux polyesters sont omniprésents dans les plantes, chacun d’entre eux présente une fonction unique», ajoute-t-elle. «Alors que la cutine est une substance cireuse et répulsive utilisée pour protéger les tissus aériens de la plante, la subérine se trouve dans les péridermes tels que l’écorce des arbres et des tubercules où elle érige une barrière contre une menace extérieure.» Alors, quel est le rapport entre tout cela et la peau humaine et les plaies? «Cette combinaison unique de polyesters est presque un jumeau naturel de notre couche externe de peau», note Cristina Silva Pereira. «En tant que telle, elle est susceptible de former la base des matériaux de traitement des plaies.»

Des solutions qui pourraient sauver des vies

Pour passer du polyester au pansement, le projet MIMESIS a mis au point une méthode innovante et facile pour extraire la cutine et la subérine des plantes. En utilisant un liquide ionique biocompatible comme principal agent d’extraction, le procédé permet de récupérer une forme quasi native des polyesters et, surtout, de préserver leurs capacités filmogènes. «Le fait de pouvoir préserver ces propriétés natives de barrière, en particulier leurs capacités antimicrobiennes, bactéricides et antisalissures, représente une étape majeure vers le développement de matériaux pour plaies à base de polyester végétal», déclare Cristina Silva Pereira. Elle s’empresse d’ajouter que l’obtention de ces résultats révolutionnaires n’a été possible que grâce au soutien du Conseil européen de la recherche. «Cette subvention a rendu possible ce que je n’aurais jamais pu envisager auparavant», conclut-elle. «En réunissant un réseau talentueux de collaborateurs, allant d’experts en polymères et en science des matériaux à des experts en biologie végétale, en génétique et en bioraffinage, nous avons pu voir comment la biologie végétale pouvait être traduite en solutions potentiellement salvatrices.» Cette équipe de recherche s’efforce à présent de consolider et de publier ses travaux. Elle envisage également d’utiliser ses découvertes sur l’immunité des plantes pour créer une preuve de concept pour la production d’ingrédients sûrs et bio-dérivés, avec une application potentielle dans le domaine des matériaux fonctionnels et des agro-additifs.

Mots‑clés

MIMESIS, polyester végétal, pansement, peau, agents pathogènes microbiens, infection, plaie, système immunitaire, plantes, biomatériau

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