Des aéronefs légers plus écologiques, plus sûrs et moins chers à exploiter
Les aéronefs légers ont énormément évolué depuis leurs débuts, il y a plus de 100 ans, lorsqu’ils étaient faits de bois et de toile. Ces matériaux rudimentaires ont laissé la place au métal, puis aux matériaux composites. Malgré trois générations successives amélioration des matériaux, le secteur de la construction d’aéronefs n’a pas connu de véritable changement systémique. Ce qui caractérise les aéronefs de 4e génération, c’est l’adoption d’une nouvelle approche systémique et l’utilisation inédite de composites. Le projet 4Gen Light Aircraft, financé par l’UE, a mis au point un aéronef léger de 4e génération qui exploite la technologie de fibre de carbone OneShot. OneShot, créée à l’origine pour la construction de voiliers de course, est une nouvelle technologie de rupture qui combine plusieurs procédures, composants et matériaux dans un processus de production en une seule étape. La société française Elixir Aircraft(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) a eu recours à cette nouvelle technologie pour construire un aéronef léger biplace révolutionnaire. S’en est fini des assemblages mécaniques traditionnels caractérisés par des rivets, de la colle et des vis. La fabrication de l’aile, par exemple, ne fait désormais plus appel aux nervures ou aux longerons traditionnels.
Une nouvelle technologie pour une nouvelle génération
La société est la première au monde à concevoir une aile entière (envergure totale) en OneShot. Le fuselage, l’arc de la verrière et les surfaces de contrôle (ailerons, volets et stabilisateur vertical) sont également fabriqués à partir de OneShot. Le recours à cette technologie permet de réduire considérablement le besoin d’assemblage, ce qui représente la principale différence par rapport aux autres aéronefs à base de composites. «La 4e génération d’aéronefs est exclusivement composée de pièces en carbone OneShot, et cela change la donne», explique Cyril Champenois, cofondateur d’Elixir Aircraft. «Le fuselage de l’Elixir, par exemple, n’est constitué que de neuf pièces, contre des milliers pour les aéronefs d’anciennes générations», ajoute-t-il. Ces derniers se composent de centaines de pièces, fabriquées dans des moules puis collées ensemble. «Dans le cas de OneShot, nous tirons parti du composite pour tout fabriquer en une seule opération, ce qui élimine les ennuis liés aux assemblages», fait remarquer Cyril Champenois. Le résultat est une construction résistante, mais extrêmement légère, qui présente des coûts opérationnels et une incidence environnementale moindre. En outre, la simplicité de la structure permet de renforcer la sécurité et la réduction du poids, d’améliorer les performances.
Dites adieu à l’ancien
«Une conception plus simple se traduit par un nombre moins important d’erreurs et de défaillances et, partant, une sécurité accrue, mais aussi par une maintenance et des coûts inférieurs», précise Cyril Champenois. Les coûts d’exploitation sont réduits à 40 EUR/h (carburant plus maintenance) et la consommation de carburant est très faible, 11,7 l/h, contre une consommation moyenne de 38 l/h pour les aéronefs de la génération précédente. «Elixir Aircraft propose un aéronef qui répond à la spécification de certification de l’Agence européenne de la sécurité aérienne CS-23(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) et qui est 50 % plus économe en carburant que la grande majorité des aéronefs certifiés à ce jour», ajoute Cyril Champenois. L’objectif de 4Gen Light Aircraft est de moderniser la flotte vieillissante d’avions d’entraînement de génération précédente utilisés par les écoles de pilotage, désormais non viables sur les plans économique et environnemental. «Nous utilisons des innovations telles qu’une structure plus sûre, un réservoir de carburant anti-explosion, un parachute de cellule et un système unique de décrochage sûr qui permet de sauver des vies, ce dont les aéronefs de la génération précédente étaient incapables. En outre, le remplacement de la flotte mondiale d’avions d’entraînement par des aéronefs de 4e génération permettrait d’économiser jusqu’à 547 000 tonnes de CO2 par an», déclare Cyril Champenois. «Après 50 ans d’utilisation d’aéronefs lourds, qui embarquent des moteurs à forte consommation de carburant et non respectueux de l’environnement, l’aviation légère doit être à l’avant-garde de la transition énergétique», conclut-il.
Mots‑clés
4Gen Light Aircraft, OneShot, composite, carbone, 4e génération, sécurité, entraînement