Les bébés prématurés rattrapent leur retard en termes de poids Une étude soutenue par l’UE révèle qu’à l’adolescence, les bébés prématurés atteignent un indice de masse corporelle (IMC) similaire à celui des bébés nés à terme. Santé © ondrooo/stock.adobe.com Aujourd’hui, un bébé sur dix naît prématurément, ce qui accroît le risque d’obésité, d’hypertension artérielle, de diabète et de maladies cardiovasculaires tout au long de sa vie. À ce jour, la plupart des recherches consacrées au lien entre les naissances prématurées et la taille ultérieure du corps se sont concentrées sur l’impact du poids du bébé à la naissance plutôt que sur l’âge gestationnel (AG), qui reflète l’état d’avancement de la grossesse. Une nouvelle étude soutenue par les projets LIFECYCLE et EUCAN-Connect, financés par l’UE, permet de mieux comprendre le lien entre l’AG à la naissance et la taille corporelle au cours de l’enfance et de l’adolescence. Dans le cadre de leurs recherches, les scientifiques ont examiné les données de 253 810 paires mère-enfant provenant de 16 études de cohorte menées dans 11 pays d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Australasie. Leur analyse se concentre sur les principaux stades de la croissance, subdivisée comme suit: nourrisson (jusqu’à 6 mois), première enfance (de 6,01 mois à 2 ans), petite enfance (de 2,01 à 5 ans), moyenne enfance (de 5,01 à 9 ans), grande enfance (de 9,01 à 14 ans) et adolescence (de 14,01 à 19 ans). Des connaissances plus approfondies sur l’AG et la taille du corps «Notre étude approfondit les recherches précédentes en examinant le lien entre l’AG et le surpoids à l’adolescence et à travers les principaux stades de développement au cours de l’enfance», rapportent les auteurs dans leur article publié dans la revue «PLOS Medicine». «Par ailleurs, la façon dont notre étude est conçue et la grande taille de notre échantillon permettent d’examiner les probabilités de surpoids chez les adolescents prématurés et donnent un aperçu de cette association sur une vaste plage d’AG.» L’AG a été classé en différentes catégories: de 28 à 33 semaines (grande prématurité), de 34 à 36 semaines (prématurité moyenne), de 37 à 38 semaines (petite prématurité), de 39 à 41 semaines (à terme) et de 42 à 43 semaines (grossesse prolongée). «Cette distinction entre les différents degrés de prématurité est importante, car une durée de gestation plus courte est associée à un risque accru de mortalité, de handicap et de morbidité tout au long de la vie», font remarquer les auteurs. L’équipe de recherche a constaté que les enfants prématurés (nés avant 37 semaines de gestation) affichaient un IMC plus faible ainsi qu’un risque moins élevé de se retrouver en surpoids jusqu’à l’âge de 2 ans, par rapport aux bébés nés à terme. Ces différences ont toutefois tendance à s’atténuer au fur et à mesure que les nourrissons grandissent. «L’AG peut avoir un effet important sur la taille du corps au cours de la petite enfance, mais cette association faiblit systématiquement avec l’âge. À l’adolescence, les prématurés ont en moyenne un IMC similaire à celui de leurs camarades nés à terme», indiquent les auteurs de l’étude. Cela suggère que, même s’ils quittent la sécurité du ventre de leur mère avant la date souhaitée, les prématurés atteignent en moyenne, avant l’âge adulte, la même taille que les bébés nés à terme. Les données indiquent également que les enfants nés très prématurément – à un AG compris entre 28 et 31 semaines – peuvent présenter un risque plus élevé de surpoids à l’âge adulte que leurs homologues nés à terme. Les auteurs de l’étude conseillent néanmoins de faire preuve de prudence en interprétant cette dernière constatation, car elle est basée sur des données issues de seulement quatre cohortes ayant atteint l’âge de l’adolescence. Ces recherches ont intégré des données provenant d’études de cohortes de grossesses et de naissances menées dans le cadre des projets LIFECYCLE (Early-life stressors and LifeCycle health) et EUCAN-Connect (A federated FAIR platform enabling large-scale analysis of high-value cohort data connecting Europe and Canada in personalized health). Les cohortes étaient admissibles pour inclusion si elles disposaient d’informations concernant l’AG et d’au moins une mesure de l’IMC entre la petite enfance et l’adolescence. Pour plus d’informations, veuillez consulter: site web du projet LIFECYCLE site web du projet EUCAN-Connect Mots‑clés LIFECYCLE, EUCAN-Connect, bébé, prématuré, âge gestationnel, indice de masse corporelle, IMC, petite enfance, adolescence, naissance
