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Unlocking wastewater treatment, water re-use and resource recovery opportunities for urban and peri-urban areas in India

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Fournir de l’eau propre aux communautés vulnérables du Gange

L’équipe de PAVITRA GANGA pilote des technologies de pointe permettant de traiter et recycler l’eau, au bénéfice des communautés du bassin du Gange. Ces systèmes contribuent à protéger les sources d’eau locales contre des polluants provenant des tanneries, des hôpitaux et de l’industrie.

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Le Gange est une source d’eau sacrée qui s’écoule à l’est de l’Himalaya et traverse l’Inde jusqu’au Bangladesh. Il s’agit d’une composante essentielle de l’économie indienne qui joue un rôle important pour la santé publique. Il pâtit toutefois d’une forte pollution et est contaminé par les métaux lourds. Le projet PAVITRA GANGA est cofinancé par l’UE et le ministère indien de la science et de la technologie. Une équipe composée de chercheurs indiens et européens teste diverses technologies avancées de traitement des eaux usées au profit des communautés qui n’ont pas accès à une eau propre. «Le projet PAVITRA GANGA entend déterminer des solutions peu coûteuses et efficaces sur le plan énergétique pour le traitement des eaux usées, la réutilisation et la récupération des ressources dans les zones périurbaines de l’Inde», explique Jaiswal Anshuman, directeur de la division des ressources en eau à l’institut The Energy and Resources Institute (TERI). Paul Campling, responsable du développement commercial international à l’Institut flamand de recherche technologique (VITO) et coordinateur du projet PAVITRA GANGA, explique que le projet se concentre sur deux cas distincts de traitement des eaux usées urbaines et périurbaines, typiques de l’Inde. Le premier concerne une station d’épuration des eaux usées urbaines à Kanpur, sur les rives du Gange, qui a été lourdement affectée par des déversements illégaux dans le réseau d’égouts d’eaux usées de tanneries. Le second est un drain à ciel ouvert situé à New Delhi, destiné à évacuer les précipitation abondantes de la mousson, qui est également affecté par des rejets illégaux d’eaux usées industrielles et hospitalières. «Dans les deux cas, des groupes socialement vulnérables utilisent les eaux usées partiellement traitées pour l’irrigation et des usages non potables, ce qui est préjudiciable à leur santé et à leur bien-être», ajoute Paul Campling.

Examiner de nouvelles technologies de traitement

PAVITRA GANGA se concentre sur deux types de technologies de traitement. Les premières éliminent les matières organiques et les nutriments en vrac, et les secondes, connues sous le nom de technologies de polissage, éliminent les contaminants émergents tels que les produits pharmaceutiques et les métaux lourds. L’une des technologies testées, le bioréacteur à membrane dynamique auto-formante (SFD-MBR), sépare les solides des liquides grâce à une couche de gâteau auto-formante à la surface. L’équipe a démontré que cette méthode apporte des améliorations par rapport aux systèmes de filtration conventionnels. Une autre technologie testée est le système modulaire ANDICOS qui peut être ajouté aux stations d’épuration existantes, et filtre les eaux usées à travers des membranes pour en produire un concentré. Ce concentré peut être mélangé à d’autres flux de déchets organiques pour produire du biogaz et, à terme, de l’électricité. L’équipe teste d’autres technologies de traitement, notamment des marais artificiels et des adsorbants structurés pour éliminer les résidus pharmaceutiques, ainsi que des approches peu coûteuses destinées aux égouts à ciel ouvert, telles que le système de boues photoactivées (PAS) qui utilise des algues pour éliminer les polluants. «Nous collaborons également avec la population locale pour une meilleure sensibilisation au fait qu’il est plus prudent d’éviter que les eaux usées n’atteignent les égouts à ciel ouvert», fait remarquer Paul Campling.

Démontrer les technologies en conditions réelles

Toutes les technologies étudiées par PAVITRA GANGA sont dans un premier temps testées en laboratoire avant d’être mises à l’échelle pour mener des démonstrations pilotes en conditions réelles, avec la collaboration de scientifiques locaux. Le projet comporte huit projets pilotes, dont certains se sont révélés plus concluants que d’autres. L’évolution spectaculaire de la qualité des eaux usées avant et après la COVID-19 a posé un problème. Elle a effet dépassé les paramètres de conception des projets pilotes qui étaient basés sur les caractéristiques pré-Covid de la qualité de l’eau. Paul Campling fait cependant remarquer: «Les projets pilotes basés sur la filtration ont très bien fonctionné malgré le changement des caractéristiques de l’eau». L’équipe examine les possibilités de mettre en œuvre sur d’autres sites des technologies qui ont fait leurs preuves, une fois que le financement du projet sera terminé. L’équipe propose également des ateliers de renforcement des capacités et des cours en ligne pour les professionnels indiens de l’eau, par le biais d’un réseau de technologie et d’apprentissage. «L’expérience de la collaboration avec les chercheurs indiens a été très enrichissante», déclare Paul Campling, «avec de nombreuses interactions sur la manière de concevoir des expériences de laboratoire pour soutenir les projets pilotes en conditions réelles.» Jaiswal Anshuman conclut: «Les interventions conjointes des partenaires du projet apportent des enseignements et des idées très utiles pour la co-création d’options en faveur d’une meilleure gouvernance de l’eau et d’interventions politiques plus éclairées».

Mots‑clés

PAVITRA GANGA, Inde, Gange, eau, traitement, technologies, contaminants, polissage, réacteur, boues, algues

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