Une approche personnalisée de la thérapie axée sur la neurodiversité
On estime que 20 à 22 % de la population de l’UE est neurodiverse(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), un concept qui englobe l’idée que les différences neurologiques, telles que l’autisme, le TDAH, la dyslexie et la dyscalculie, ne sont pas des déficits ou des troubles, mais plutôt des variations naturelles dans le fonctionnement du cerveau. Le projet Brainhero – Embracing Neurodiversity(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), soutenu par le Conseil européen de l’innovation(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), vise à aider les familles et les enfants présentant des traits de neurodiversité à mieux s’intégrer dans la société. Le projet est unique en ce sens qu’il privilégie l’utilisation de la technologie comme moyen non pas de «traiter» au sens médical étroit, mais d’atteindre un public plus large de patients et de garantir une administration cohérente et de haute qualité de la thérapie. «Le projet promeut un changement conceptuel, passant du “traitement pour modifier” les personnes neurodiverses à “l’éducation pour des expressions flexibles”, en respectant leurs traits et leurs forces uniques», déclare Christof Goetz, coordinateur du projet Brainhero–- Embracing Neurodiversity. «Ce cadre reconnaît que le succès réside dans le fait d’aider les individus à prendre conscience de leurs capacités et à les exprimer de manière adaptative en fonction de la situation.»
Une solution thérapeutique portable pour des soins plus personnalisés
Au cœur du projet se trouve une solution de neurofeedback par électroencéphalographie (EEG) à domicile dont les thérapeutes peuvent se servir lorsqu’ils travaillent avec des enfants neurodivers. L’appareil portable aide les cliniciens (médecins, neurologues et psychologues) à administrer à distance une thérapie comportementale à médiation numérique, conçue sous la forme de régimes d’entraînement structurés avec des intensités et des durées définies. «En réduisant la nécessité des consultations en personne dans les cliniques, notre approche permet aux thérapeutes de consacrer leur temps et leur expertise aux besoins individuels de chaque patient, afin de proposer des soins plus personnalisés tout en maintenant l’évolutivité et l’efficacité de la prestation de services», explique Christof Goetz.
Améliorer les compétences fondamentales clés
L’approche thérapeutique de Brainhero donne également des résultats, les données cliniques montrant une amélioration modeste mais significative d’environ 10 % des compétences fondamentales clés telles que la socialisation, la régulation émotionnelle, la capacité d’attention, l’hyperactivité et la capacité à suivre des instructions. «Ces améliorations se sont traduites directement par de meilleures interactions à la maison et à l’école, générant ainsi un impact tangible et réel sur la vie des enfants neurodivers et de leurs familles», ajoute Christof Goetz.
Certification du règlement de l’UE relatif aux dispositifs médicaux
Grâce au financement de l’UE, le projet a pu s’engager avec un réseau paneuropéen de partenaires cliniques, ce qui a aidé l’équipe à concevoir, développer et valider scientifiquement ses allégations et ses résultats cliniques. Bon nombre de ces résultats ont ensuite été communiqués aux cliniciens, aux décideurs politiques et aux groupes de défense des patients par le biais de publications scientifiques, de conférences, d’ateliers et de démonstrations. Ce réseau a aussi joué un rôle clé dans l’obtention par le projet de la certification MDR (Medical Device Regulation) de l’UE pour sa solution. «La certification MDR de l’UE valide non seulement la sécurité et l’efficacité de notre dispositif, mais le positionne également pour une adoption plus large dans les systèmes de soins de santé de l’UE», note Christof Goetz.
Au profit de centaines de familles neurodiverses et de leurs enfants
Le projet Brainhero – Embracing Neurodiversity a bénéficié directement à plus de 200 familles et à leurs enfants, les réactions des patients étant extrêmement positives. «En combinant des méthodes thérapeutiques fondées sur des données probantes avec des modèles de prestation évolutifs et axés sur la technologie, le projet a permis d’améliorer l’accès aux soins et, en fin de compte, de favoriser une société plus inclusive», conclut Christof Goetz. L’équipe du projet utilise actuellement des techniques d’apprentissage automatique pour mettre au point une application clinique hautement personnalisée dans laquelle la formation thérapeutique est adaptée à des conditions spécifiques et dispensée sous la forme d’un modèle individuel.
