Identification des ennemis de la berce géante pour un contrôle biologique efficace
La berce géante a été introduite en Europe au 19e siècle et, depuis lors, sa vitesse de propagation, d'abord lente, est devenue invasive. L'augmentation exponentielle de son taux de propagation a plus précisément été observé ces 30-60 dernières années et devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies. En raison de sa nature suppressive qui, au bout du compte, peut conduire au déplacement ou à l'éradication d'espèces herbacées natives, cette plante constitue une menace potentielle pour la diversité biologique des régions colonisées. Qui plus est, les étendues très denses de berce géante peuvent augmenter le risque d'érosion des talus et des berges des rivières dans la mesure où aucune herbe protectrice ou autre espèce n'est plus là pour assurer la stabilité de la berge. Pour répondre à ces besoins, le projet GIANT_ALIEN s'est concentré sur le développement d'une stratégie de contrôle efficace au niveau européen pour réduire les risques de propagation plus avant de cette espèce végétale. Dans la ligne des politiques européennes sur la réduction de l'utilisation d'herbicides chimiques, les chercheurs ont également examiné des pratiques de contrôle biologique classiques dans le cadre de stratégies de contrôle durables. De manière plus spécifique, des informations sur l'impact d'ennemis naturels sur la biologie de la population de H mantegazzianum dans son habitat d'origine ont été recueillies. Deux types d'herbivores étaient recherchés, à savoir des mangeurs extérieurs et des insectes endophages. Il est apparu que les plants de berce géante mâtures étaient relativement résistants aux herbivores grâce à divers mécanismes de défense, parmi lesquels les voies chimiques des furanocoumarins, les voies mécaniques des trichomes, et les fourmis qui présentent une attraction réciproque. Il est apparu que ces mécanismes de défense étaient difficiles à éradiquer. En outre, la sélection de candidats non prometteurs pour un programme de contrôle biologique a été mise en évidence. Ces informations permettent néanmoins de se faire une idée plus précise des ennemis naturels de la plante et deux nouvelles espèces ont été identifiées, un papillon depressariide et une mouche agromyzide, dont les descriptions sont en cours de publication.
