Préserver le patrimoine culturel par analyse du sol et du bois
Un échantillon de 27 sites, constitué en fonction du type de sol, du niveau des eaux souterraines et de leur âge, a permis de mettre en évidence l'existence d'une bactérie s'attaquant au bois dans différentes conditions environnementales. Les résultats provenant de l'étude des sites échantillonnés indiquent qu'il n'y a pas de raison d'ignorer l'impact de la détérioration bactérienne du bois sur les constructions sur piliers et sur les sites archéologiques. Des comparaisons entre échantillons indiquent toutefois que la vitesse du processus de détérioration dépend à la fois de l'espèce et de l'environnement. Les sites contenant des fondations ne donnent aucune indication sur un rapport éventuel entre le degré de décomposition et l'environnement. Toutefois, le contenu en azote et en phosphore ainsi que le transport de ces éléments à travers le bois pourraient être liés au degré de détérioration. Si l'oxygène ne semble pas initier ni soutenir le processus de détérioration bactérienne du bois, une concentration accrue pourrait accélérer le processus, surtout en présence de champignons secondaires. Par ailleurs, des événements particuliers comme la baisse temporaire du niveau d'eau souterraine et les chutes de pluie abondantes pourraient causer un courant d'eau au sein du bois, dont on admet qu'il contribue à la détérioration bactérienne du bois. La grande diversité des sites archéologiques est la cause principale de l'impossibilité de l'approfondissement des connaissances des chercheurs au sujet des facteurs affectant le processus de détérioration. A l'instar de ce qui se passe sur les sites avec fondations, l'accroissement des concentrations d'oxygène favorise le développement de l'activité fongique, capable de détruire à brève échéance des structures en bois. La présence de courants d'eau peut également jouer un rôle important dans le processus de détérioration. Si le degré de détérioration est indépendant de l'âge du bois, des bactéries nocives étaient toujours actives dans la plupart des échantillons ayant entre 300 et 2.000 ans d'âge. Ceci peut être attribué aux conditions de conservation, qui régissent la vitesse de la détérioration bactérienne du bois mais non l'infection. Les données collectées doivent améliorer la connaissance des effets de la détérioration bactérienne sur le bois et fournir une échelle de classification de l'évolution de cette détérioration. Elles pourront par conséquent contribuer au développement de méthodes appropriées pour la prévision, le diagnostic et la surveillance d'autres dommages d'origine bactérienne. Ceci permettra de mieux préserver les bâtiments historiques construits sur des fondations à piliers en bois ainsi que les sites archéologiques.