Une approche des cellules isolées pour découvrir les modifications de la diversité bactérienne
Le projet BASICS a pour objectif la création d'un système d'analyse des cellules isolées appliqué aux microbes pélagiques (des microorganismes qui vivent en pleine eau, donc loin des côtes et des fonds marins). Ce sont des organismes particulièrement importants parce qu'ils jouent un rôle clé dans le recyclage des composés du carbone (biogéochimique du carbone) dans l'écosystème marin. Les concentrations en carbone organique dissous (COD) ont été étudiées pendant 18 mois dans la baie de Villefranche en Méditerranée. Les valeurs de la concentration en COD, comme attendues, étaient au plus bas en hiver et avaient atteint leur plus haut niveau après la prolifération printanière lorsque les populations de phytoplanctons augmentent rapidement. Toutefois, d'autres résultats ne se sont pas conformés à ces prévisions saisonnières. Les microorganismes autotrophes (produisant des composés organiques complexes à partir de simples molécules inorganiques, telles que le dioxyde de carbone) étaient plus abondants au premier semestre de l'année. Par contraste, les organismes hétérotrophes (brisant les molécules complexes pour leur source d'énergie) étaient plus communs au deuxième semestre de l'année. D'autres paramètres mesurés étaient la respiration et la production bactériennes, ces deux paramètres variant entre deux proliférations consécutives. Les dépôts de carbone, de nitrate et de phosphate issus des feux de forêt et déversés dans la colonne de pleine eau sont apparus comme des facteurs associés. De manière similaire, les dépôts de poussières du Sahara ont entraîné une augmentation de la respiration bactérienne, celle-ci passant de 60 à 90 %. Les résultats de l'étude des cellules isolées ont montré qu'une partie de la diversité bactérienne et de l'activité trophique associée est attribuable aux variations saisonnières notables. Toutefois, il est prouvé que les changements de l'activité biogéochimique dus aux phénomènes externes tels que la remontée d'eaux froides venues des fonds marins, les feux de forêts, les pluies et les poussières du Sahara sont dus à un large éventail de facteurs complexes que seules de nouvelles recherches permettront de découvrir.