Les protéines et les enzymes déclenchent des réactions chimiques
Un alcène est une molécule à double liaison entre deux atomes de carbone. Dans la métathèse des alcènes, la double liaison aux atomes de carbone change de partenaires et forme deux nouveaux alcènes. L'introduction de catalyseurs sélectifs stables pour cette réaction simplifie grandement la construction et le réarrangement des liaisons doubles carbone-carbone. Cette réaction organique est utilisée dans les applications de recherche et industrielles afin de produire des catalyseurs pour leur utilisation dans les médicaments et les polymères, ainsi que pour renforcer leurs propriétés combustibles. À l'aide de la biologie moléculaire et de techniques permettant de créer artificiellement de l'ADN (ADN recombinant), les chimistes peuvent désormais «évoluer» leurs propres catalyseurs. Pour ce faire, le projet AEOM («Constructing an artificial enzyme for olefin metathesis») s'est concentré sur deux domaines relativement inconnus de la réaction de métathèse des alcènes. Tout d'abord, des problèmes de sélectivité ont été abordés dans la métathèse croisée. Il s'agit d'une réaction spéciale dont l'utilité en tant que méthode de production d'alcènes à haut rendement n'a pas encore été prouvée. Ensuite, les chercheurs ont tenté d'étudier les applications potentielles de métathèse en biologie chimique. L'un des objectifs du projet était de développer ses propres catalyseurs de métathèses: des enzymes artificielles de métathèse. Dans l'une des expériences, un catalyseur a pu s'associer avec succès à la protéine et le site d'attachement a été confirmé. Le complexe protéine-catalyseur a ensuite été caractérisé, confirmant ainsi que le conjugué désiré avait été bel et bien formé. Bien qu'un nombre de réactions de métathèse aient été testés dans l'eau, aucune activité n'a été observée avec le conjugué protéine-catalyseur dans toutes les conditions testées. Deux expériences ont été réalisées pour tester cette hypothèse. Le catalyseur hybride a été traité pour digérer la majorité des protéines, laissant ainsi le catalyseur plus exposé. Il a ensuite été soumis aux conditions normales de métathèse. Les résultats ont démontré que malgré la désactivation protéique du catalyseur, celui-ci n'est pas détruit.