Concevoir une pisciculture plus durable
L'aquaculture est l'un des très rares secteurs en croissance malgré un climat financier difficile. Il faut toutefois s'assurer que cette réussite ne soit pas contrariée par les problèmes de marée rouge et d'eutrophication qui nuisent à l'environnement et continuent d'entacher sa réputation. Bien que l'aquaculture et la qualité de l'eau soient inexorablement liées, on connaît peu la relation complexe qui les unit. Un financement de l'UE a été consacré à l'étude de cet aspect dans le cadre du projet Aquas («Water quality and sustainable aquaculture: links and implications»). La relation mutuelle entre l'aquaculture et la qualité de l'eau a été étudiée sur trois sites d'élevage de poissons et de crustacés différents. Des échantillons d'eau et de sédiments ont été soumis à diverses analyses et des données sur les conditions météorologiques, les vagues et les finances ont été rassemblées. Un examen approfondi des données, avec des simulations numériques, a conduit à plusieurs recommandations importantes en matière d'aquaculture durable. Par exemple, la densité des espèces doit être réduite pour éviter les maladies et éliminer l'utilisation d'antibiotiques. La suralimentation est une autre erreur courante. Le fait de mieux gérer l'alimentation peut éviter l'accumulation inutile de nutriments aux alentours des fermes piscicoles, mais aussi un gaspillage de fonds. Au niveau des directives, des améliorations peuvent aussi être apportées au niveau de l'alignement des législations régionales, nationales et internationales. De plus, si des programmes de surveillance de l'environnement (PSE) sont déjà en place dans certaines régions, il paraît nécessaire de mieux les coordonner pour harmoniser la collecte des données et étendre leur couverture géographique. Les efforts réalisés pour améliorer la qualité de l'eau seront bénéfiques pour l'environnement et l'écosystème local, mais favoriseront également la productivité des fermes piscicoles.