Fleurir ou ne pas fleurir ?
Fleurir au bon moment est primordial pour les plantes à fleurs. Pour s'adapter aux différents climats, de nombreuses espèces de plantes à fleurs ont accéléré leur fleuraison après exposition à de grands froids, un phénomène appelé vernalisation. Cette vernalisation est assistée par la régulation transcriptionnelle des gènes, un processus permettant aux plantes de mémoriser des signaux temporels sur de nombreux cycles cellulaires. Des recherches intensives ont permis d'identifier un groupe de protéines fortement conservées, appelées protéines Polycomb, qui inhibe complètement le principal gène répresseur de la fleuraison au moment de la vernalisation, le gène FLC. D'autres recherches ont également montré que le gène de vernalisation VRN1, affectait également l'expression de FLC mais par un mécanisme encore inconnu. L'objectif principal du projet Vrnepigen («Maintenance of cellular memory by the Arabidopsis VRN1 protein»), financé par l'UE, était justement de mieux comprendre la fonction de ce gène VRN1. Pour ce faire, les partenaires du projet ont utilisé la technique d'immunoprécipitation de la chromatine (ChIP, pour Chromatin immunoprecipitation) afin d'identifier les sites de liaisons VRN1 sur le gène FLC. Ils ont pu montrer que VRN1 se liait au gène FLC, affectant ainsi son profil d'expression. Cette liaison VRN1-FLC était de plus, associée à des concentrations anormales de chromatine. Ce résultat indique que la vernalisation est affectée par l'organisation et le renouvellement des histones, les protéines qui enveloppent et structurent l'ADN dans le noyau. Ainsi, le projet Vrnepigen a permis de mieux comprendre le rôle de la dynamique de la chromatine sur la régulation de l'expression génétique. Cette étude, en éclairant les mécanismes qui gouvernent le processus de vernalisation, permettra d'influencer la fleuraison de plantes de culture avec des répercussions économiques importantes en agriculture.