En vedette - Ces signes qui témoignent de votre identité
Vous pensez sans doute que les codes PIN et les empreintes digitales sont des systèmes d'identification vraiment sûrs, mais en fait ils sont faciles à falsifier. La communauté criminelle a découvert qu'il était facile de voler des codes PIN en utilisant tout simplement des caméras, des copieurs de carte ou sous la menace d'un couteau au distributeur de billets. Rappelez-vous comment James Bond a trompé un adversaire en se faisant passer pour un autre grâce à de «fausses empreintes digitales». L'identification biométrique - en utilisant les propriétés et les caractéristiques propres à un individu pour aider à l'identifier - est une méthode qui se répand de plus en plus. Les contrôles de passeports électroniques modernes utilisent la reconnaissance faciale et le scannage de l'iris a déjà été testé dans certains aéroports. Conscient du marché croissant pour une identification biométrique moins gênante, le projet Actibio («Unobtrusive authentication using activity related and soft biometrics») a été en partie financé par l'UE pour étudier si des particularités plus dynamiques, telles que la façon de marcher, de parler ou de réagir à des stimuli spécifiques, pouvaient être utilisées à des besoins de vérification des personnes. «Nous sommes tous tellement uniques,» remarque le Dr Dimitrios Tzovaras, qui coordonne le projet Actibio. Mais cela ne se limite pas à votre apparence et à vos caractéristiques physiques. La façon dont vous vous déplacez et réagissez, même votre rythme cardiaque, toutes ces caractéristiques vous sont propres. Notre projet est l'un des premiers à étudier sérieusement ces caractéristiques plus dynamiques et à chercher des moyens de repérer ces particularités propres à vous-même et non à quelqu'un d'autre.» Le projet s'appuie sur les résultats de Humabio, le projet qui l'a précédé et a démontré la faisabilité d'utiliser un dispositif de biométrie multimodale à facteur physiologique et comportemental pour une identification fiable des personnes. Actibio est donc en train d'utiliser et de redéfinir les algorithmes créés par l'équipe du projet Humabio et de les tester dans plusieurs scénarios de sécurité et d'environnement de travail réels. «Nous avons testé nos technologies auprès de plus de 100 volontaires dans différents cas de figure, y compris des véhicules et salles de contrôle. Les résultats observés sont jusqu'à présent très encourageants,» remarque le Dr Tzovaras. «Nous avons trouvé que l'utilisation de ces mesures biométriques 'douces' améliore vraiment le taux de reconnaissance lorsqu'elles sont associées aux systèmes biométriques en place.» Le Dr Tzovaras déclare que l'utilisation de la technologie couplée à la reconnaissance faciale pourrait renforcer la sécurité dans les banques et les points de retrait d'argent, par exemple. Les visages pourraient être numérisés au guichet ou au DAB et la façon de se mouvoir pour se rendre au point de retrait d'argent pourrait également être scrutée, fournissant ainsi un double contrôle au système de reconnaissance faciale. Le projet teste aussi un siège ou coussin de détection spécial, que vous pouvez mettre dans la cabine d'un camion, par exemple, et utiliser pour extraire ce qu'on appelle des «profils anthropométriques» basés sur la répartition du poids de l'utilisateur sur le siège et le mode de déformation de la housse du siège. Ces métriques peuvent ensuite servir à identifier le conducteur. Cela rendrait impossible le détournement ou le vol du véhicule. Bien entendu, tous ces systèmes biométriques doivent d'abord être «formés», par exemple pour reconnaître ce qui différencie votre démarche de celle des autres. Normalement, vous seriez filmé pendant que vous marchez dans des conditions hautement contrôlées. Un logiciel d'analyse et de traitement d'images peut suivre vos articulations pendant que votre corps est en mouvement; les algorithmes Actibio recherchent ensuite les signes distinctifs dans ce mouvement. «De prime abord, les résultats de nos essais de reconnaissance dynamique à titre de technologie propre ne semblent pas impressionnants. Ils présentent un taux d'égale erreur d'environ 3 %, ce qui signifie qu'il existe une discordance pour environ 3 sur 100 personnes,» précise le Dr Tzovaras, «mais c'est une amélioration révolutionnaire pour la reconnaissance dynamique. Et quand nous associons des systèmes biométriques statiques et dynamiques, le taux d'égale erreur passe à zéro; l'identification est correcte à chaque fois. Il existe de nombreuses et excellentes applications pour authentifier des personnes et surveiller leur comportement sans avoir à perturber ou interrompre ce qu'elles font.» Le projet Actibio a reçu un financement de la recherche de 3,2 millions d'euros (sur un total de 4,4 millions d'euros) au titre du programme de TIC du septième programme-cadre (7e PC) de l'UE. Liens connexes: - Site web «Unobtrusive authentication using activity related and soft biometrics» - Fiche d'informations du projet Actibio sur CORDIS - Site web du projet Humabio Articles connexes: - L'identité électronique devient une réalité en UE - Le feu des projecteurs sur les projets de l'UE en matière de confiance et de sécurité - Un projet de l'UE met au point une infrastructure européenne pour tester les technologies biométriques