L'impact des substances chimiques présentes dans l'environnement sur les embryons
De plus en plus de données montrent que les substances chimiques présentes dans l'environnement (EC) peuvent poser de graves problèmes de santé aux embryons, du fait qu'ils sont transmis à la mère par ce qu'elle mange et boit ou par contact de la peau. Une fois dans l'utérus, ces substances chimiques peuvent entraîner des perturbations endocriniennes en imitant ou en bloquant les effets des hormones, bouleversant ainsi le développement physiologique de l'embryon. Pour comprendre les effets des EC, le projet REEF («Reproductive effects of environmental chemicals in females») financé par l'UE a réalisé une analyse approfondie sur des fœtus avortés de souris, de moutons et d'hommes. Les partenaires du projet ont exposé les animaux à certaines des substances chimiques et ont examiné les effets sur les systèmes de reproduction des générations actuelles et suivantes. Chez les hommes, les embryons exposés à la nicotine de par leurs mères fumeuses étaient considérés comme une exposition aux EC «réelle». Les scientifiques ont découvert que les ovaires fœtaux étaient plus sensibles aux EC à la fin de la grossesse, et les effets dépendaient des substances chimiques individuelles. Il est intéressant de constater que la sévérité de ces effets nuisibles était liée à l'espèce testé; chez les souris par exemple, ils se transmettaient jusqu'aux descendances de deuxième génération des animaux exposés aux EC pendant la grossesse. L'une des découvertes importantes de l'étude REEF était que les femmes qui fumaient pendant la grossesse augmentaient la quantité d'EC atteignant leurs fœtus et entraînaient des changements au niveau des ovaires fœtaux susceptibles de réduire leur fertilité à l'âge adulte. Ces résultats ont vérifié et étendu les effets graves connus du tabagisme pendant la grossesse. Malgré les effets divers et complexes des EC sur le système de reproduction femelle en fonction de l'étape de la grossesse pendant l'exposition, du sexe du fœtus et de l'espèce étudiée, la conclusion concernant les effets nuisibles de certaines substances chimiques était unificateur. La diffusion des résultats du projet devrait sensibiliser le public à ce problème et aider à développer les politiques adéquates pour la gestion des EC.
