Les femmes sont encouragées à participer au 5ème PCRD
Reste à savoir si les mesures actuelles visant à attirer un plus grand nombre de femmes dans la communauté scientifique répondront aux attentes de celles qui ont participé à la conférence "Femmes et sciences" qui s'est tenue à Bruxelles en avril dernier et dont le compte rendu est désormais disponible. La Commission européenne s'emploie activement à renforcer la présence des femmes dans le monde de la science, et ce de diverses façons. Un exemple est la déclaration "Les femmes sont particulièrement encouragées à participer" qui figure au bas de la première page du site Web du programme communautaire "Améliorer le potentiel humain de recherche et la base de connaissances socio-économiques". Celui-ci est l'un des trois programmes horizontaux s'inscrivant dans le nouveau Cinquième programme-cadre (5ème PCRD) de recherche, de développement technologique et de démonstration. L'adresse Web de ce programme est la suivante: URL: http://cordis.europa.eu/improving/home.html La nécessité de promouvoir les femmes dans la recherche a également été mise en lumière par Mme Edith Cresson, membre de la Commission, dans son allocution d'ouverture à la conférence organisée en Allemagne à la fin de février pour marquer le lancement du 5ème PCRD. "L'un des objectifs est de stimuler la participation des femmes aux différents projets (du 5ème PCRD)", a-t-elle dit dans le compte rendu de la conférence "Femmes et sciences". "Une série de mesures est prévue pour les encourager à prendre part à de tels projets. Dans les appels d'offres, nous chercherons à encourager les chercheurs à inclure un plus grand nombre de femmes dans leurs équipes. De même, nous ferons tout notre possible pour assurer une présence significative des femmes dans les organes de consultation et d'avis. "La mise en oeuvre de ces mesures sera coordonnée au sein d'un dispositif établi dans les services de la Commission. Il est également prévu de mettre en place un réseau associant un maximum de personnes et d'organismes actifs dans ce domaine dans les Etats membres", a déclaré Mme Cresson. Cependant, en tirant des conclusions de la conférence "Femmes et sciences" tenue l'année dernière, la journaliste scientifique Sylvie Coyaud a affirmé qu'il ne serait pas facile d'assurer l'égalité des chances pour les femmes dans le 5ème PCRD. "Les sciences ont besoin des femmes", a-t-elle dit, "mais les chiffres sont monotones à lire jusqu'en bas de l'échelle dans les domaines de la recherche et de l'enseignement. Il y a une pénurie de femmes dans les organismes qui prennent les décisions en matière de financement et d'approches à suivre. Même parmi vos collègues à la Commission européenne, nous a-t-on dit, trop peu se sont engagés en faveur de l'égalité des chances." Mme Nancy Lane du département de zoologie de l'Université de Cambridge a proposé de s'attaquer à la question en mettant en place à l'échelle européenne un réseau pour toutes les femmes chercheurs et ingénieurs. Mme Lane a été responsable du rapport intitulé "The Rising Tide" (La marée montante) qui a incité le gouvernement britannique à créer une unité de développement chargée d'encourager les actions visant à aborder le problème de la sous-représentation des femmes dans le monde de la science. Elle a déclaré qu'elle souhaitait assister à la mise en place d'une unité de développement analogue à Bruxelles. "J'estime que cette unité de développement ne serait pas trop coûteuse en termes de ressources humaines, étant donné qu'une femme et peut-être une secrétaire pourraient s'en occuper", a ajouté Mme Lane. "Il ne serait pas nécessaire qu'elle dispose de moyens financiers importants car elle se chargerait seulement de l'organisation des divers événements qui vont avoir lieu. "Si nous disposions d'une telle unité pour focaliser l'attention de ce réseau, (nous pourrions) mettre en place une variété de mesures afin qu'un plus grand nombre de femmes en Europe occupent des postes-clés dans l'industrie, les universités, la science, l'éducation et l'ingénierie", a affirmé Mme Lane. M. John Battle, ministre britannique de l'Energie et de l'Industrie (et à l'époque président du Conseil "Recherche" sous la présidence britannique de l'Union européenne) s'est déclaré entièrement d'accord avec Mme Lane. Faisant référence à l'unité de développement créée par le gouvernement britannique, M. John Battle, dont l'épouse est mathématicienne et professeur d'université, a déclaré: "J'aimerais proposer cette unité (comme) un modèle susceptible d'être partagé. Nous devrons peut-être nous focaliser de manière plus approfondie et plus intensive au niveau européen afin de pouvoir partager les meilleures pratiques et tirer un enseignement de l'expérience des autres Etats membres. "Que nous ayons une unité dans chaque Etat membre ou peut-être une unité centrale au sein de la DG XII pour l'ensemble de la Commission, je pense que l'effet pourrait être d'insuffler un élément de sérieux afin de s'attaquer aux structures d'une manière plus positive", a déclaré M. Battle.