Des aéronefs moins bruyants
Les règlements régissant la pollution sonore produite par un appareil ou ses composants deviennent de plus en plus stricts. Les méthodes de réduction du bruit au terme de la conception et de la fabrication de l'appareil coûtent énormément en temps et en argent. Souvent, elles portent atteinte aux performances aérodynamiques. Il est alors impératif d'évaluer les performances sonores des structures dès les premières étapes de développement. Les appareils à portance élevée sont la principale source de bruit dans les cellules. Le projet ADOCHA («Acoustic design of high-lift architectures»), financé par l'UE, a mis au point un outil pour établir les performances acoustiques des structures à portance élevée dès le processus de conception. Le but consiste à offrir une méthode rapide et efficace pour prédire le bruit propre de la surface aérodynamique à l'heure où le secteur exige des délais toujours plus courts et généralement inférieurs à 12 heures. C'est la raison pour laquelle les scientifiques ont démontré l'importance des approches RANS (moyenne de Reynolds et équation de Navier-Strokes) dans la description des turbulences. Pour faire lumière sur la source de bruit à bande large, l'équation RANS a été associée à d'autres modèles de turbulences (génération et radiation de bruit stochastique). L'outil ainsi mis au point repose sur la méthode des éléments de contour (MEC). Elle consiste à créer un «maillage» au-dessus de la surface modélisée. Il n'était pas nécessaire de discrétiser le volume des géométries multi-composants dans ces maillages. La MEC a évalué la propagation du bruit en champ lointain. Elle a été utilisée pour calculer la moyenne quadratique de la pression acoustique, la densité spectrale et les niveaux de pression acoustique en des points arbitraires. ADOCHA a fortement contribué aux objectifs ambitieux du Conseil consultatif pour la recherche sur l'aéronautique en Europe (ACARE), qui vise à réduire le bruit extérieur des futurs avions régionaux de 10 dB.