La ségrégation chromosomique de la levure
Les protéines kinases jouent un rôle majeur de régulation dans de nombreux processus biologiques y compris la méiose. Plusieurs protéines kinases ont déjà été impliquées dans la régulation de la ségrégation chromosomique. Le projet AEKSP, financé par l'UE, a été démarré pour analyser la fonction moléculaire de plusieurs protéines kinases essentielles et définir comment celles-ci régulaient la ségrégation chromosomique méiotique. Les chercheurs ont utilisé une stratégie de génie chimique pour générer des mutants conditionnels dont les allèles de protéine kinase étaient sensibles à des analogues chez Schizosaccharomyces pombe (Sp). L'inhibition de certaines kinases pendant la méiose a ainsi permis de montrer que sept d'entre elles étaient indispensables à la ségrégation correcte des chromosomes. Cette approche protéomique a permis d'identifier le substrat de ces kinases et de mieux comprendre leurs modifications post-translationnelles. Surtout, un nouveau mutant conditionnel sensible à un analogue (pat1-as2) de la protéine kinase Pat1 a été développé comme outil pour induire des cultures méiotiques synchronisées à température optimale. Les résultats obtenus ont confirmé la validité du système pat1-as2 pour l'étude des intermédiaires de recombinaison de Schizosaccharomyces pombe à 25° Celsius. Ils nous fournissent également de nouvelles informations concernant les mécanismes de la recombinaison méiotique. Le nouvel allèle pat1-as2 sera ainsi très utile pour le décryptage futur des particularités de la méiose. Ces travaux ont été publiés dans plusieurs articles scientifiques. Ils nous permettent de mieux comprendre les mécanismes moléculaires de la ségrégation chromosomique pendant la méiose. À long terme, ces travaux permettront d'élucider les principes de la gamétogenèse et l'origine de certains troubles génétiques résultant d'une mauvaise ségrégation chromosomique.