Protéger les plantes avec des extraits d'arbre
Le projet PROLARIX (Botanical plant protection agent from Larix by-products) a été lancé pour transformer l'utilisation expérimentale de bio-extraits obtenus à partir des déchets de la sylviculture en un modèle économique viable pour les petites entreprises européennes du secteur forestier et agricole. L'objectif de l'initiative était de faciliter l'exploitation commerciale des extraits de mélèzes (Larix) comme produit de protection des plantes (PPP). Les composés contenus dans les déchets d'exploitation du mélèze connus sous la dénomination de larixyne ont montré un potentiel fongicide dans le cadre du projet FORESTSPECS financé par le 7e Programme-cadre (7e PC). La larixyne est très efficace contre la plupart des pathologies fongiques d'importance agronomique, avec un impact environnemental faible. Elle présente également un potentiel considérable en termes de valeur ajoutée pour l'industrie forestière et la production européenne de technologies intelligentes de protection des cultures. La réalisation industrielle du potentiel de ces produits de protection des plantes exige un investissement considérable en termes d'enregistrement et de développement pour le marché. Il est par conséquent essentiel d'apporter les informations nécessaires permettant de prédire la taille de l'investissement et le temps nécessaires pour l'enregistrement d'un nouveau produit de protection des plantes dans le cadre de la législation européenne. Les chercheurs ont ainsi déterminé une formulation de l'extrait de Larix qui soit techniquement et économiquement réalisable afin d'obtenir un produit fini commercialisable. Trois espèces de Larix ont été identifiées; L. decidua, L. gmelinii et L. kaempferi et il a été montré que la matière première pour l'extraction de larixyne est disponible à l'échelle commerciale. L'extraction a été étudiée en vue d'une amélioration et d'une optimisation dans un site d'extraction pilote. Cela a abouti au développement de deux formules de larixyne pour une utilisation sur le terrain. Les deux formules se sont avérées excellentes en matière de durée de conservation, sans aucune perte d'activité après 24 mois de stockage et de manipulation. L'extrait de Larix a été testé dans différentes conditions sur des vignes afin de mieux cerner son potentiel et ses limitations sur le terrain en situation réelle. Son utilisation sur des vignes biologiques a également fourni des informations sur sa facilité d'utilisation et sa compatibilité avec les bonnes pratiques agricoles en termes de protection des vignes. Par ailleurs, en évaluant l'effet de l'extrait de Larix sur d'autres cultures, les chercheurs ont pu identifier des opportunités de marchés supplémentaires pour d'autres cultures et d'autres maladies. Les informations obtenues dans le cadre du projet PROLARIX permettront d'établir une feuille de route pour l'enregistrement et l'introduction de l'extrait de Larix sur le marché.
Mots‑clés
PROLARIX, Larix, bio-extrait, sylviculture, agriculture, Larixyne, protection des cultures, L. decidua, L. gmelinii, L. kaempferi