L'amélioration des estimations des stocks de carbone des forêts
Le but du projet I-REDD+ (Impacts of reducing emissions from deforestation and forest degradation and enhancing carbon stocks) était d'obtenir une meilleure compréhension de l'implémentation des mécanismes REDD+, d'un point de vue technique (comprenons-nous les stocks de carbone dans tous les paysages?) et d'un point de vue de l'implémentation (REDD+ est-il faisable d'un point de vue socio-économique?). I-REDD+ s'est concentré sur la dégradation des forêts et a travaillé sur des paysages mosaïques caractérisés par les forêts et l'agriculture dans les terres d'Asie du Sud-Est. Il s'agit d'une région où les activités REDD+ seront mises en œuvre dans des systèmes d'utilisation des terres complexes, des régimes fonciers et, éventuellement, des intérêts contradictoires. Il s'agit également d'une région où se produisent des changements rapides au niveau de l'utilisation des terres et des forêts. En outre, des gains potentiellement importants peuvent être réalisés en appliquant REDD+ pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre. Les sites d'étude sélectionnés à Yunnan (Chine), dans le nord du Laos, dans le nord du Vietnam et à Kalimantan (Indonésie) ont représenté un gradient des conditions écologiques, du développement économique et des structures de gouvernance. Ils étaient tous caractérisés par le fait d'être actuellement dominés, d'avoir été récemment dominés, par une agriculture nomade. Tous les sites vivent des changements d'utilisation des terres mais de différentes manières et à un rythme différent. Les principaux résultats ont révélé que la biomasse souterraine était sous-estimée dans les paysages à culture nomade, en particulier dans les forêts secondaires qui émergent lorsque les champs sont en jachère. Dès lors, de nouvelles méthodes (équations allométriques) ont été développées pour une meilleure utilisation du carbone lors des changements d'utilisation des terres dans ces zones. Il a en outre été montré que les communautés locales peuvent suivre avec précision et à moindre prix les changements de stock de carbone dans ces paysages dynamiques pour atteindre des résultats similaires à ceux de forestiers professionnels. Cela montre l'importance de l'intégration des communautés dans les évaluations du stock de carbone national et cela renforce également la fourniture de droits de contrôle aux communautés locales. Les chercheurs ont en outre développé de nouvelles méthodes à détection à distance pour le carbone dans les paysages avec une culture nomade et des forêts dégradées. De manière générale, les résultats affectent les politiques sur la manière dont REDD+ gère les paysages mosaïques dans les tropiques. Ces paysages peuvent se révéler considérablement plus intéressants pour l'atténuation du changement climatique que nous ne le pensions. En outre, les techniques de télédétection développées spécifiquement pour le suivi de ces paysages peuvent intégrer les nouveaux résultats de stock de carbone et utiliser les mesures de la communauté comme vérification de base pour adapter les estimations de carbone à plus grande échelle. Dès lors, la combinaison d'une meilleure évaluation du stock de carbone, d'un suivi des forêts plus détaillé basé sur la télédétection et d'une meilleure compréhension de la manière dont les locaux peuvent être impliqués dans REDD+ se révélera extrêmement utile pour les forêts nationales et les systèmes de suivi du carbone.
Mots‑clés
Forêt, stocks de carbone, gaz à effet de serre, déforestation, dégradation des forêts, utilisation des terres, suivi basé sur la communauté