Les sociétés et les universités contribuent à la création de l'EER
Les sociétés et les centres universitaires s'engagent de plus en plus dans la collaboration à haut niveau et contribuent ainsi à la création de l'Espace européen de la Recherche (EER). Des départements de la société néerlandaise d'électronique Philips et de la société américaine Ford opérant dans le secteur de l'automobile implantée au Royaume-Uni ont annoncé de nouveaux partenariats avec des centres universitaires. Au Royaume-Uni, WMG (Warwick Manufacturing Group), qui fait partie intégrante de l'Université de Warwick, a signé un protocole d'accord avec PAG (Premier Automative Group), société détenue par Ford spécialisée dans le secteur de l'automobile haut de gamme (Aston Martin, Jaguar et Land Rover). Ce protocole d'accord prévoit une collaboration dans le cadre d'un programme de plusieurs millions de livres entre les deux signataires couvrant la recherche, la formation et la chaîne d'approvisionnement. "On peut affirmer que cet accord constitue un exemple à suivre dans la création de l'EER", a déclaré Nick Matthews, porte-parole de WMG. La collaboration sera internationale et impliquera, outre les deux groupes de chercheurs, la participation de sociétés implantées dans d'autres pays d'Europe. Les travaux de recherche seront en partie réalisés dans le cadre des programmes de recherche existants. PAG apportera la plus grande partie du financement, car les résultats bénéficieront dans une large mesure à ses produits. Quant à WMG, il utilise pleinement les possibilités offertes par les programmes financés à l'échelle européenne et a participé à ceux-ci dans le passé. "Il y a des leçons à tirer de ce type d'initiative", a déclaré M. Matthews. "Nous n'avons rencontré aucune difficulté à développer cette coopération. Vu la simplicité d'une telle démarche, pourquoi sommes-nous les seuls à l'avoir accomplie?", s'est-il interrogé, précisant qu'une attitude plus téméraire à l'égard de ce type de collaboration s'impose. Et d'ajouter que les universités ne devraient pas être seulement perçues comme des instituts apportant des solutions aux problèmes de l'industrie, mais qu'il conviendrait d'impliquer certaines d'entre elles dans le développement industriel. "WMG a été créé il y a 21 ans suite à la publication d'un rapport indiquant que les ingénieurs quittant les universités n'étaient d'aucune utilité, car ils avaient grand besoin d'une nouvelle formation lorsqu'ils entraient dans le secteur privé. Ce que nous tentons de réaliser, c'est de conjuguer le sens des affaires de PAG aux compétences des ingénieurs." PAG a salué cette initiative qu'elle considère comme un grand pas en avant. La collaboration permettra à la société d'atteindre ses objectifs de production de 800.000 véhicules par an, selon son président-directeur général, M. Wolfgang Reitzle. "L'université de Warwick est l'un des plus grands centres d'excellence du pays et en tant que tel, son but est de partager la technologie innovante et d'exploiter les avancées effectuées par les deux parties", a-t-il déclaré. Le département Recherche de Philips à Eindhoven (Pays-Bas), a demandé à l'institut néerlandais de microélectronique et de technologie submicronique (DIMES) de Delft d'héberger le modèle compact bipolaire MEXTRAM, à condition que le modèle soit reconnu par le conseil en charge de la modélisation compacte (CMC) comme le modèle bipolaire compact standard. Le CMC devra sélectionner sous peu le modèle standard parmi deux candidats présélectionnés. Le modèle devra être installé sur un site neutre, d'où le choix de DIMES. Le modèle final garantira une optimisation de la conception, ce qui signifie que même les plus grands circuits intégrés seront fabriqués avec une grande précision dès le premier exemplaire, réduisant ainsi la durée des cycles de conception.