Disséquer les jonctions neuromusculaires
La communication entre les neurones et les muscles se fait au niveau de la jonction neuromusculaire, une synapse spécifique où les évènements moléculaires et biochimiques entraînent la tension musculaire. Bien que les mécanismes moléculaires relatifs à la formation et au maintien de la jonction neuromusculaire soient impliqués dans les évènements pathologiques, une meilleure compréhension de ces mécanismes est nécessaire. L'objectif du projet RETROGRADE SIGNALING (Molecular mechanisms of neurodegeneration), financé par l'UE, était de comprendre les mécanismes de communication essentiels à la survie cellulaire et le maintien synaptique entre les neurones et leur environnement. La fonction neuronale dépend de la communication entre cellules gérée par l'interaction entre les ligands et les récepteurs, aussi, l'objectif du projet était de définir les molécules impliquées. Le consortium a conçu une plateforme microfluidique qui récapitule les jonctions neuromusculaires. Le système contient des neurones moteurs dans un compartiment, des cellules musculaires dans l'autre, connectées via des axones moteurs qui forment des jonctions neuromusculaires fonctionnelles. En utilisant cette plateforme, les chercheurs ont démontré que le facteur neurotrophique dérivé des cellules gliales fonctionne au niveau spatial pour faciliter la croissance et l'innervation des axones. Dans une autre partie du projet, ils ont étudié le mécanisme selon lequel le virus de la rage atteint le système nerveux central. En utilisant l'imagerie des cellules vivantes, ils ont découvert que le virus s'attache au récepteur de neurotrophine p75 et entre dans le mécanisme de transport axonal rétrograde. De plus, le virus semble exercer une influence positive sur la cinétique du transport, facilitant ainsi son entrée dans le système nerveux central. Dans l'ensemble, cette étude offre d'importantes informations sur la distribution spatio-temporelle des ligands et des récepteurs et a démontré la nature des signaux essentiels à la santé neuronale. Étant donné que les mécanismes de base des maladies neurodégénératives sont mal compris, les résultats de ce projet pourraient ouvrir de nouvelles voies de développement pharmaceutique.
Mots‑clés
Jonction neuromusculaire, neurone, facteur neurotrophique dérivé des cellules gliales, virus de la rage, p75