Mémoire, distraction et accumulation de preuves lors de la prise de décision
Grâce à une approche neurocognitive, le projet ACCDECMEM (Tracking accumulation processes in memory decisions) s'est concentré sur la dynamique à la base du codage, de la permanence et de la récupération des souvenirs. L'équipe a utilisé des modèles computationnels de la mémoire de reconnaissance, visant ainsi à établir dans quelle mesure les décisions basées sur la mémoire prennent forme et sont influencées par les expériences passées. L'équipe a tout d'abord élaboré un nouveau concept visant à comparer les liens nerveux de la prise de décision sur la base des données de perception et de mémoire. Ensuite, ils ont enregistré les encéphalogrammes d'un groupe de 30 individus sains et de 15 patients chez qui des électrodes avaient été implantées pour la prévention des crises d'épilepsie. Le projet ACCDECMEM a mis au point une nouvelle méthode d'analyse des classificateurs permettant le suivi de l'évolution de l'accumulation de preuves massives ou non. Lors d'une autre étape, les scientifiques ont étudié le lien entre une structure cognitive (ACT-R) et les oscillations du cerveau. Ils ont ensuite utilisé cette architecture pour créer un modèle de distraction (le facteur principal influençant la prise de décision). Ce modèle peut être utilisé pour décrire l'influence de la réflexion entre les tentatives sur la prise de décision. Les travaux ont fait état de plusieurs corrélations, notamment au niveau des zones frontales et temporales. Les différences les plus marquées concernent les décisions basées sur la perception et la mémoire. Les résultats ont été présentés devant la Society for Mathematical Psychology en 2015. Un manuscrit a été produit. L'on peut y lire que le potentiel centro-pariétal est sensible à l'accumulation de preuves à la fois pour les tâches liées à la perception et à la mémoire. Un autre article du projet ACCDECMEM décrit dans quelle mesure les interactions entre les régions cérébrales, qui se manifestent sous forme de synchronisation oscillatoire, sont impliquées dans le processus de décision. Les travaux réalisés sur les mécanismes d'accumulation de preuves et de mémoire ainsi que sur les structures cognitives ont donné lieu à plusieurs conférences et articles dans les revues spécialisées. Les conclusions ont également été présentées au sein des universités et lors de conférences nationales et internationales. L'approche novatrice du projet ACCDECMEM, et notamment la création de modèles computationnels de la distraction, comporte des enjeux majeurs pour la société étant donné que la distraction représente un problème crucial dans le monde hyperconnecté tel que nous le connaissons. L'équipe de chercheurs a reçu une bourse universitaire pour élargir ses travaux sur les rapports entre la structure cognitive de l'ACT-R et les oscillations cérébrales lors de différentes tâches.
Mots‑clés
Mémoire, distraction, accumulation de preuves, prise de décision, ACCDECMEM, décision basée sur la mémoire