Reproduction, sénescence et durée de vie dans l'espèce humaine
Les femmes optimisent leur investissement dans le nombre de petits-enfants, via des décisions sur la reproduction en cours et future. Il est possible que les femmes plus âgées renforcent leur succès en allouant des ressources aux descendants déjà nés (enfants et petits-enfants) plutôt qu'en en ayant d'autres. Pour comprendre les bases génétiques et écologiques de la reproduction, de la sénescence et de la durée de vie, il faut disposer d'informations sur les effets des facteurs sociaux et démographiques, entre autres. Dans ce but, les chercheurs du projet HUMAN LIFESPAN (Mothers, grandmothers and the evolution of prolonged lifespan in humans) ont répondu à cinq questions. Ils ont utilisé pour cela des données démographiques uniques couvrant jusqu'à 15 générations de personnes ayant vécu en Finlande, avant et après la disponibilité des soins publics et des contraceptifs modernes. La première question a étudié comment l'investissement reproductif affecte la sénescence durant et après la reproduction, la deuxième s'est intéressée à la proportion de petits-enfants nés après la période de reproduction et quels sont les facteurs qui l'influence. La troisième question portait sur l'hypothèse d'une variation transmissible des caractéristiques de l'histoire de la vie et du taux de sénescence, et comment les corrélations génétiques entre elles influencent l'évolution. La quatrième question a exploré comment l'acquisition d'adéquation influait sur la ménopause, la durée de vie plus longue après la période de reproduction et, finalement, l'âge du décès. La dernière question cherchait comment les caractères optimisant l'adéquation différaient entre les hommes et les femmes, et les conséquences pour leur durée de vie. Le projet HUMAN LIFESPAN a généré de nouvelles connaissances sur son sujet d'étude, et ses résultats peuvent servir à prévoir la structure démographique des populations humaines. En outre, il a amélioré la compréhension de la sélection naturelle sur les taux de survie et de reproduction en fonction de l'âge chez les espèces à grande longévité, et de son interaction avec les variations écologiques et la génétique sous-jacente.