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GENETIC AND GENOMIC STUDY OF CELL COMPETITION IN DROSOPHILA

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Les guerres sociales entre les cellules animales

Les guerres sociales existent entre les cellules animales, pour identifier les voisins inadéquats et les éliminer. Des chercheurs financés par l'UE ont exploré ce phénomène présentant d'importantes implications en matière de thérapie du cancer.

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La compétition cellulaire est un type d'interaction les cellules plus compétitives remplacent celles qui sont moins compétitives. La «bataille» entre les cellules est le résultat de mutations géniques qui produisent des populations cellulaires avec différents taux de prolifération. De récents travaux menés sur le modèle de la mouche des fruits (drosophile) ont révélé un rôle dans la compétition cellulaire et la super-compétition dans les premières étapes de la formation du cancer. Notamment, les cellules qui obtiennent un avantage prolifératif (gagnantes) croissent aux dépens des cellules moins avantagées (perdantes). Ces dernières meurent par apoptose et sont éliminés, alors que les gagnantes continuent de croître et, à terme, se propagent dans le tissu. Le projet de recherche SUPERCOMPETITORS (Genetic and genomic study of cell competition in Drosophila), financé par l'UE, a étudié comment les groupes de cellules comparent leur condition physique et décident lesquelles resteront dans le tissu. Une nouvelle recherche a révélé que la compétition cellulaire s'opère à travers une série d'évènements consécutifs. Elle commence par les mutations qui altèrent la condition physique cellulaire en termes de métabolisme et de prolifération. Ces différences sont ensuite traduites par le «code flower» en des étiquettes qui marquent les cellules gagnantes ou perdantes. Ces étiquettes, produits du gène Flower, sont des marqueurs sur la membrane et informent sur l'état de la cellule. Ces molécules qui permettent aux cellules de reconnaître ce code ne sont toujours pas connues. Les cellules perdantes peuvent présenter une surrégulation de la protéine SPARC (secreted protein acidic et riche en cystéine), qui les protègent provisoirement de l'apoptose jusqu'à ce qu'elles accumulent plus de défauts. Au final, les cellules perdantes sont soumises à l'apoptose et sont éliminées du tissu. L'hypothèse du «super compétiteur» propose que la tumeur l'emporte et remplace le tissu environnant en détournant le «flower code» lors de l'invasion des organes sains. Notamment, les résultats ont montré que SPARC est surrégulé aux limites entre la tumeur et l'hôte dans de nombreux types de cancer humain. Les déséquilibres en matière de compétition cellulaire pourraient jouer un rôle lors des premières étapes de la formation de tumeur, lorsque les cellules commencent à surmonter les contraintes de développement imposées par le génome. Ces nouveaux aperçus dans la compétition cellulaire influenceront notre compréhension du cancer, de la régénération, de la biologie des cellules souches et du vieillissement.

Mots‑clés

Cancer, compétition cellulaire, drosophile, SUPERCOMPETITORS, Flower, SPARC

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