L'effet du changement climatique sur les interactions biotiques
L'une des plus grandes questions auxquelles les biologistes sont confrontés consiste à prévoir la capacité des communautés naturelles à faire face aux changements provoqués par l'altération du climat. Les chercheurs ont dès lors créé des modèles informatiques pour prévoir les modifications dans la distribution des espèces, des communautés et la diversité phylogénétique. Mais la plupart des modèles prédictifs ne tiennent pas compte des interactions biotiques et ne peuvent pas prévoir avec précision la réaction des communautés naturelles. Toutefois, les interactions biotiques, comme la prédation, la concurrence et le rapport entre les parasites et leur hôte, influencent la répartition à grande échelle des espèces, ce qui influence leur capacité à faire face au changement climatique. Dès lors, le projet FORECOMM (Forecasting community-level responses to global change), financé par l'UE, a tenté de répondre à cette question scientifique. Des chercheurs ont utilisé un modèle pour intégrer les données existantes sur le changement climatique, la répartition des espèces, la composition des communautés et les interactions biotiques. Le modèle a contribué au développement de la structure conceptuelle pour la définition des interactions biotiques les plus importantes au sein d'une communauté d'espèces d'une région donnée. Cela a permis la définition des chaînes trophiques par l'intégration de différentes sources de données. Un ensemble de données à long terme sur les communautés lacustres de l'archipel des Açores a permis de tester si les espèces individuelles et les groupes trophiques répondaient aux gradients biogéographiques et environnementaux. FORECOMM a constaté que la concordance spatiale de la distribution des espèces individuelles au sein de groupes trophiques était toujours supérieure aux chiffres résultant du hasard. FORECOMM a contribué à améliorer la modélisation du changement écologique et l'influence de la biodiversité sur les réactions individuelles au changement. Cela a donné lieu à une nouvelle compréhension de la manière dont les communautés écologiques réagiront face à un monde en constante évolution. Le projet a également appuyé l'idée selon laquelle les communautés pouvaient être modélisées sous forme de cohortes si la résolution fonctionnelle est adéquate. À l'avenir, ces travaux seront utilisés pour développer des prévisions des réactions à l'échelle communautaire suite au changement de l'environnement.
Mots‑clés
Changement climatique, interactions biotiques, biodiversité, FORECOMM, groupes trophiques