Les moteurs du printemps arabe dévoilés
Ces dernières années ont vu un tourbillon de soulèvements dans le monde arabe, à commencer par la Tunisie pour s'étendre à plusieurs autres nations au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). Difficultés économiques, régime totalitaire, injustices perçues et la corruption omniprésente étaient les coupables présumés derrière le printemps arabe, mais davantage de recherches étaient nécessaires pour tirer des conclusions définitives sur les causes. Dans ce contexte, le projet ARABTRANS (Political and social transformations in the Arab world), financé par l'UE, a étudié les raisons derrière les soulèvements du printemps arable et leurs impacts. Il a étudié les approches existantes pour comprendre les transitions politiques, ainsi que les motivations sociales, économiques et politiques et les attitudes et les valeurs qui ont alimenté les soulèvements. Fait important, l'équipe du projet a recueilli des informations pertinentes s'étendant sur deux décennies avant l'épisode tunisien de 2010 et ils ont ensuite examiné comment la situation avait changé en 2014. Sur la base des études citoyennes en Algérie, en Égypte, en Irak, en Jordanie, en Libye, au Maroc et en Tunisie, l'étude a donné un nouvel aperçu de la façon dont la MENA perçoit la démocratie. Elle a examiné la dynamique des soulèvements en étudiant les rôles des genres, la religion, la politique, l'emploi, la corruption, la méfiance à l'égard de l'État et la mobilisation politique. Les premiers résultats révèlent que les citoyens non seulement comprenaient la démocratie mais aussi leurs engagements pour la justice sociale et les droits économiques. Les résultats montrent également que la démocratie occidentale n'était pas populaire, les citoyens rejetaient l'implication des chefs religieux dans la politique, soulignant au contraire des préoccupations telles que la justice sociale et les droits économiques. En outre, les principaux résultats soulignent que les soulèvements ont émergé des soucis citoyens sur la corruption et les bouleversements économiques. Les résultats révèlent aussi la méfiance à l'égard des politiciens et leur insatisfaction des institutions libérales comme les élections qui étaient jugées inadéquates. ARABTRANS a noté que l'UE pouvait jouer un rôle en favorisant le développement mais craignait que les accords de libre-échange actuels produisent davantage d'inégalités que moins. Ces résultats ont été diffusés dans des rapports, des synthèses, des publications universitaires et des réseaux sociaux, ainsi que sur le site Internet du projet. Les responsables politiques de l'Europe et du Moyen-Orient pourraient s'inspirer des résultats de cette précieuse étude.
Mots‑clés
Printemps arabe, révoltes, MENA, ARABTRANS, transformations sociales, transitions politiques