Une étude sur les centres de recherche publique en Europe dégage des champs de rationalisation potentielle
Une étude de la Commission, portant sur 769 centres de recherche publique répartis à travers toute l'Europe, arrive à la conclusion qu'un processus de rationalisation à l'échelle européenne permettrait de réduire l'enveloppe financière nécessaire à la fourniture de services de recherche en certains domaines. Quelque 100 000 chercheurs sont actuellement employés dans ce secteur et l'on estime que les centres de recherche publique européens absorbent un budget annuel cumulé de 25 milliards d'euros. L'étude révèle que les frais généraux de maintien des compétences et des infrastructures pourraient, dans certains domaines, être beaucoup plus facilement supportés par un marché européen appréhendé comme un tout. L'harmonisation croissante des services publics et de la législation fournit une impulsion positive en faveur de la rationalisation, ajoutent les auteurs. Les recherches ont été menées par le PREST (département de recherches politiques en ingénierie, science et technologie) de l'Université de Manchester (Royaume-Uni), à l'initiative de la Commission, en vue de pallier le manque de données relatives aux centres de recherche publique par comparaison aux éléments dont on dispose en ce qui concerne les centres de recherche universitaires et industriels. Le Commissaire européen à la Recherche, Philippe Busquin, a déclaré: "Les centres de recherche publique ont été trop longtemps éclipsés par les autres secteurs de la recherche. Les résultats de cette étude concourront à rétablir l'équilibre en mettant en relief les forces ainsi que les faiblesses du secteur." L'une des forces majeures mises en évidence par l'étude est la volonté et l'aptitude à se "réinventer" des centres de recherche bénéficiant des subsides gouvernementaux. Battant en brèche l'opinion selon laquelle la recherche publique déclinerait, l'analyse révèle que le secteur est plus vaste et plus dynamique que beaucoup l'imaginent et qu'aucune peine n'y a été ménagée pour tisser des liens forts avec l'industrie. Ces liens ont également conduit les instituts de recherche publique à basculer leurs priorités. De nombreux centres sont passés d'activités de recherche fondamentale à la recherche appliquée, les chiffres étant éloquents sur ce point: si à peine plus de la moitié des centres interrogés sont impliqués dans la recherche pure, 92 pour cent concentrent leurs efforts sur la recherche appliquée. L'étude relève des domaines où des politiques nouvelles pourraient accroître le soutien accordé à la recherche publique. Entre autres exemples cités: des mesures visant à améliorer les capacités d'innovation, ainsi que la nécessité de bases de recherche stratégique en vue de retenir le capital intellectuel et de contrebalancer les pressions du marché pour assumer un volume croissant de tâches de conseil. "Nous devons tirer parti de ces connaissances pour garantir que nos politiques permettent aux centres de recherche publique de maximiser leur contribution à la réalisation de l'Espace européen de la Recherche et à faire de l'UE l'économie basée sur la connaissance la plus dynamique du monde", a déclaré Philippe Busquin.