Initiatives de la Commission pour réduire le nombre de tués sur les routes en Europe
La Commission européenne ne prévoit pas d'adopter dans l'immédiat une législation imposant à l'industrie automobile d'appliquer de nouvelles technologies de sécurité des véhicules, d'après Erkki Liikanen, Commissaire européen en charge des Entreprises et de la Société de l'information. M. Liikanen a toutefois averti que, si le déploiement des systèmes validés de sécurité automobile progresse trop lentement, les instruments législatifs seront envisagés. "L'expérience montre que la plupart des tentatives de législation sur les nouvelles technologies sont vouées à l'échec. Le moment peut toutefois arriver où des mesures deviennent obligatoires", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse tenue le 29 septembre à Bruxelles. M. Liikanen présentait à cette occasion une nouvelle communication sur la sécurité dite intelligente, "eSafety", dans laquelle sont énoncées les mesures que la Commission a l'intention de réaliser pour promouvoir le développement et le déploiement de systèmes intelligents de sécurité des véhicules. Non seulement ces systèmes de sécurité active devraient atténuer les conséquences des accidents, mais ils contribueront également à éviter les accidents, d'après la Commission. C'est pourquoi cette initiative fait partie intégrante des efforts de l'UE pour diviser par deux le nombre de tués sur les routes en Europe d'ici à 2010. "Du point de vue de la société, le coût des accidents dans les transports routiers est trop élevé: les 1.300.000 accidents qui ont lieu en Europe chaque année tuent 40.000 personnes et en blessent 1.700.000 pour un coût estimé à 160 milliards d'euros. (.) De nouvelles mesures sont nécessaires pour faire face à ce problème", a indiqué M. Liikanen. Les actions proposées par la Commission dans le document se répartissent en trois groupes: promouvoir les systèmes de sécurité des véhicules; adapter les dispositions réglementaires et celles relatives à la normalisation; et éliminer les obstacles dans la société et dans les entreprises. Pour la promotion des systèmes intelligents de sécurité, la Commission aura abondamment recours au forum "eSafety" et au Sixième programme-cadre (6ème PCRD). Les experts et les acteurs concernés membres du forum "eSafety" sont invités à analyser les données disponibles sur les causes des accidents et à proposer des thèmes de recherche au titre du 6ème PCRD. La Commission s'est en outre engagée à soutenir ce forum jusqu'à la fin 2004, lorsque la responsabilité en sera transférée aux partenaires de l'industrie. La Commission souhaite aborder les aspects de la normalisation, a poursuivi M. Liikanen, en appelant les organismes européens de normalisation à identifier des domaines d'action prioritaires et en établissant une fréquence radar à faible portée uniforme dans l'UE, qui sera utilisée par les applications de sécurité. De plus, la Commission entend examiner les mesures législatives et non législatives potentielles qui s'imposent pour accélérer l'adoption des systèmes intelligents de sécurité. Enfin, le Commissaire a pris l'engagement de démanteler les obstacles dans la société et dans les entreprises, d'abord par la réalisation d'une étude socio-économique sur les avantages des systèmes de sécurité des véhicules, puis par la définition d'un code de bonne pratique européen, adopté conjointement par les entreprises et la société, et l'élaboration de feuilles de route des entreprises et du secteur public sur le déploiement des technologies intelligentes de sécurité. Le Commissaire a souligné tout au long de son allocution que la communication représente le fruit d'une collaboration efficace entre l'industrie, les Etats membres et d'autres acteurs de la sécurité routière, et que cette coopération continue de revêtir une importance essentielle pour la réussite de l'initiative. L'une des organisations incarnant ces efforts de collaboration est ERTICO, un partenariat public-privé pour la progression des systèmes et services de transport intelligents, dont M. Liikanen a invité Max Mosley, le Président, à exposer le point de vue de l'industrie. M. Mosley a déclaré qu'ERTICO perçoit comme un signe encourageant le soutien de la Commission, et de M. Liikanen en particulier, mais qu'il reste beaucoup de pain sur la planche. "Il est extrêmement difficile d'intéresser le public au thème de la sécurité routière, ce qui est profondément regrettable dès lors qu'il constitue à l'heure actuelle l'un des principaux problèmes de santé que rencontre la société. Il existe des possibilités considérables pour diminuer le nombre de victimes dans le monde occidental, mais elles exigent le plein engagement de tous les intervenants", a-t-il conclu.