Des processus vulnérables lors du développement de l'embryon mis en lumière
Malgré les avancées technologiques, le pourcentage de grossesse par FIV est de 30% seulement par cycle. La reproduction humaine comporte un taux important de pathologies chromosomiques au niveau des ovocytes et des premiers stades du développement de l’embryon. Ces phénomènes contribuent au faible pourcentage. Il existe par ailleurs un dérèglement considérable de l’expression génique dans l’embryon et les tissus endométriaux de l’utérus, ce qui peut faire échouer l’implantation et réduire le taux de réussite suite à une FIV. Le projet SARM(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), financé par l’UE, portait sur l’amélioration des traitements FIV futurs et une meilleure exploitation des innovations technologiques. L'objectif visait à révéler la nature moléculaire du développement de l’embryon humain avant l’implantation et la maturation endométriale. Cet objectif ambitieux a pu être atteint grâce à l’exploitation d’outils génomiques à la cellule près ultra-sophistiqués, et notamment une cartographie détaillée des changements du nombre de copies de l’ADN grâce à des polymorphismes mononucléotidiques, des plateformes de séquençage et la caractérisation du paysage de transcription par séquençage de l’ARN. Les partenaires du projet ont mis au point une technologie de séquençage du transcriptome intégral à la cellule près afin d'obtenir les données fondamentales sur le mécanisme de développement de l’embryon humain. La technologie a révélé les secrets de l’activation génomique embryonnaire, qui signale la transition de l’activité du génome de l’ovocyte à celui de l’embryon. Des chercheurs ont aussi utilisé pour la première fois du tissu endométrial pour une analyse au niveau de la cellule. Ils disposent ainsi d’un outil moléculaire fiable pour caractériser la complexité cellulaire du tissu endométrial grâce à une explication des rôles des gènes de réceptivité endométriale dans différentes populations cellulaires. Les chercheurs ont également combiné les profils de l’embryon aux profils d’expression du gène endométrial afin d’actualiser les modèles moléculaires de l’implantation des embryons humains. SARM a contribué à la compréhension scientifique de la procréation humaine et permis d’envisager une intégration plus aboutie des recherches européennes au niveau universitaire et industriel. Cela a permis un transfert des connaissances et des compétences plus efficace et plus systématique entre les deux secteurs. Les résultats du projet seront profitables aux couples qui rencontrent des problèmes de fertilité puisqu'ils mettent en lumière les processus vulnérables du développement embryonnaire dus à plusieurs aberrations moléculaires telles que l’instabilité des chromosomes en vue de fournir des outils plus fiables, plus rentables et plus sûrs pour le traitement de l’infertilité.
Mots‑clés
Développement de l’embryon, technologies de procréation assistée, fécondation in vitro, endométrie, SARM