Les scientifiques russes comptent encore parmi les meilleurs, selon un rapport
Le système d'enseignement scientifique russe renaît actuellement de ses cendres, avec 200000 diplômés en sciences chaque année, selon un rapport rédigé par le magazine Businessweek. Le rapport avertit toutefois que les professeurs universitaires vieillissant et les jeunes diplômés étant recrutés par le secteur privé ou des universités étrangères, "la science russe pourrait être en sursis". "Il s'agit d'une des surprenantes histoires de survie de la Russie: la renaissance du système d'enseignement scientifique russe, jadis exceptionnel", peut-on lire dans le rapport. "Le financement public pour la recherche et l'enseignement scientifiques s'est effondré avec le démantèlement de l'Union soviétique [...]. Mais les universités et instituts scientifiques russes s'adaptent lentement aux dures réalités d'une économie de marché, en exploitant les financements privés et les contrats de recherche et en constituant des partenariats avec de grandes entreprises telles que Intel, IBM, et Cisco Systems. Entre-temps, les inscriptions aux cours scientifiques sont à nouveau en hausse", ajoute le rapport. Grâce à la reprise économique de la Russie, qui a débuté à la fin des années 1990, le gouvernement du pays a augmenté de 90 pour cent ses dépenses dans le secteur de la science, et ce depuis 1998. Ce chiffre reste néanmoins nettement inférieur si on le compare à la période précédant la chute du communisme. En effet, la Russie ne consacre que 1,24 pour cent de son produit intérieur brut à la recherche et au développement (R&D), soit la moitié des dépenses de la France et de l'Allemagne dans ce secteur. Il est nécessaire de stimuler davantage les investissements publics si l'on veut encourager les diplômés à enseigner, précise le rapport, car les professeurs dans les universités sont de moins en moins nombreux et de plus en plus âgés. "Le niveau de la science fondamentale russe est encore très élevé, mais lorsque la génération actuelle de professeurs prendra sa retraite, leur expérience pourrait être perdue", a confié à Businessweek Irina Dezhina, de l'Institut de l'économie en transition. Une étude menée par l'université d'État de Moscou pour le gouvernement russe a révélé que presque deux tiers des scientifiques russes ont plus de 40 ans. Le rapport recommande donc de prendre des mesures, telle que l'orientation des fonds vers les domaines de la recherche les plus prometteurs et présentant le meilleur potentiel ou encore permettre aux scientifiques novateurs d'obtenir un meilleur retour financier de leur implication dans des projets financés par l'État. Comme dans certains autres pays, les scientifiques russes perçoivent des salaires très bas. En Russie, le salaire d'un professeur adjoint ne dépassera pas 83 euros par mois, par rapport à 3000 euros au Japon, par exemple. En conséquence, soit les jeunes diplômés travaillent ou étudient à l'étranger, soit ils travaillent dans le secteur bancaire ou des affaires. Malgré ces inconvénients, "les Russes, jeunes et moins jeunes, ne cessent d'épater le monde entier par leur talent scientifique et mathématique", écrit Businessweek. "Les étudiants [sont] si bien formés en informatique, en physique, en mathématiques et en ingénierie que certaines des plus grandes entreprises de haute technologie du monde se les arrachent", ajoute le rapport. En outre, la Russie compte de plus en plus de diplômés en sciences. En 2004, 225831 étudiants ont décroché leur diplôme en informatique, ingénierie, mathématiques et physique, soit une augmentation de 11 pour cent par rapport à 2003. "Malgré la mode récente des études de gestion et de marketing, les jeunes Russes redécouvrent l'intérêt pour les sciences traditionnelles", rapporte Businessweek. Les cours universitaires les plus sollicités sont les sciences et les mathématiques.
Pays
Russie