L'objectif de Barcelone est "réaliste et faisable" pour l'Autriche, selon un rapport du gouvernement
Le rapport autrichien 2004 sur la recherche et la technologie annonce que l'objectif de Barcelone consistant à accroître le financement de la recherche à 3% du PIB est "réaliste et faisable". Pour que l'Autriche réalise cet objectif, il faudra qu'elle augmente ses dépenses de recherche et développement (R&D) de 8,8% chaque année à partir de 2005 - un chiffre légèrement supérieur à la croissance moyenne constatée pour la période 1995-2004, mais néanmoins atteignable. La proportion du PIB autrichien investi dans la recherche devrait atteindre 2,27% en 2004, selon le rapport. Une bonne part de cette augmentation provient d'une hausse des dépenses de R&D dans le secteur privé. Ces dernières années, l'Autriche a consenti de sérieux efforts pour augmenter la part de la R&D dans le budget et pour réduire sa dépendance vis-à-vis de technologies importées. Et ces efforts ont payé. D'après la troisième Enquête communautaire sur l'innovation, l'Autriche est l'un des pays les plus innovants d'Europe. Le rapport admet que pour réaliser l'objectif de Barcelone, l'Autriche devra trouver un plus grand nombre de scientifiques. Dans l'état actuel des choses, "la contribution du système éducatif autrichien ne suffira pas à combler la pénurie qui apparaît", estime le rapport. Selon ce dernier, la solution consisterait à accroître le nombre de femmes embrassant une carrière scientifique. L'Autriche affiche un pourcentage particulièrement faible de femmes actives dans le domaine de la recherche, soit à peine 9% en 1998, un chiffre de loin inférieur à la moyenne européenne de 15%. En 2002, un programme a été mis en ouvre pour rectifier cette situation. En avril 2004, l'Autriche a lancé des réformes visant à faciliter la recherche innovante. Dans ce contexte, les évaluations sont devenues une priorité absolue en vue d'assurer l'efficacité et l'efficience des aides à la R&D. Les autres changements prévus sont: la mise en place d'une société d'aide à la recherche, la réforme de l'agence nationale de financement de la recherche, l'indépendance du Conseil national de la recherche et du développement technologique, la création d'une fondation nationale pour la RDT et la fondation d'une "maison de la recherche". Le rapport constate que l'augmentation des dépenses de R&D a généré de la croissance ainsi qu'une hausse de la productivité. Le nombre de publications en provenance d'Autriche a également connu une hausse, de même que le taux de citation du pays. Il apparaît que les aides non remboursables constituent le mécanisme de financement le plus important, du moins aux yeux des entreprises, tandis que les petites et moyennes entreprises (PME) autrichiennes semblent bénéficier davantage d'aides à la R&D que les plus grandes entreprises. Le rapport constate l'internationalisation rapide de la recherche autrichienne opérée au cours des années 1990. Deux raisons sont invoquées: le nombre croissant d'entreprises étrangères menant des activités de R&D en Autriche et la participation de l'Autriche aux programmes communautaires de recherche. Le rapport 2004 sur la recherche et la technologie souligne de quelle manière les chercheurs autrichiens ont, en comparaison avec d'autres pays, manifesté un intérêt assez marqué pour les nouveaux instruments (les projets intégrés et les réseaux d'excellence) du sixième programme-cadre communautaire (6e PCRD). Le rapport estime toutefois que l'Autriche éprouvera des difficultés à conserver le même taux de participation que ceux affichés dans le cadre des 4e et 5e PCRD. En effet, à l'heure actuelle, la taille du projet moyen financé par l'UE est bien plus grande. La participation des chercheurs autrichiens au premier appel d'offres du 6e PCRD est d'ailleurs bien plus faible qu'au titre du 5e PCRD. L'Autriche est l'un des pays les plus privilégiés de l'UE s'agissant de l'établissement d'activités de recherche offshore. Représentant 43% de la recherche étrangère, l'Allemagne occupe la première place de la liste des pays qui mènent des activités de recherche en Autriche. Suivent les États-Unis avec 12% et la Suisse avec 10%. Le rapport conclut que l'Autriche est un pays attractif pour les entreprises étrangères désireuses de mener des activités de recherche étant donné son régime fiscal favorable en matière de R&D, le haut niveau de qualification et la disponibilité de ses équipes de recherche et l'ampleur des aides directes octroyées au secteur de la R&D. "La réforme du système d'aides autrichien finira par contribuer à la réalisation des objectifs ambitieux de Lisbonne et de Barcelone", estime le rapport. "La Commission européenne a affirmé que la politique technologique autrichienne répond dans une large mesure à ses recommandations [de la Commission] relatives au renforcement de la faible base technologique du pays."
Pays
Autriche