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Un projet du 5e PCRD réalise une percée mondiale dans le traitement de la cécité

Un projet financé au titre du cinquième programme-cadre (5e PCRD) a mis au point avec succès un implant électronique permettant à une personne non voyante de recouvrer partiellement la vue. Au cours d'une expérience inédite, le projet OPTIVIP a permis à une femme non voyante...

Un projet financé au titre du cinquième programme-cadre (5e PCRD) a mis au point avec succès un implant électronique permettant à une personne non voyante de recouvrer partiellement la vue. Au cours d'une expérience inédite, le projet OPTIVIP a permis à une femme non voyante de "voir" des images transmises à son cerveau par une caméra miniature fixée sur ses lunettes. Une prothèse implantable placée derrière l'oeil a transmis les images de la caméra au nerf optique. "Il s'agit d'un très bon exemple de domaine dans lequel la technologie européenne peut occuper un leadership mondial", a déclaré Viviane Reding, commissaire européenne en charge de la société de l'information et des médias, lors de la présentation du projet le 21 février dernier. "Nous avons l'avantage d'avoir mis au point la meilleure méthode possible. Elle nous permettra de vendre la technologie partout dans le monde plutôt que de dépendre d'une technologie développée ailleurs", a ajouté Mme Reding. Comme l'a expliqué Claude Veraart, de l'université catholique de Louvain-la-Neuve, en Belgique, quinze équipes dans le monde cherchent à mettre au point une technologie similaire et si deux équipes américaines ont conçu des implants comparables au projet OPTIVIP, les résultats de ces deux projets n'ont pas égalé les travaux de l'équipe européenne. Près de 300 000 personnes dans l'UE souffrent de rétinopathies, des pathologies où la cécité s'explique par une dégénérescence des cellules de la rétine, qui se trouve à l'arrière de l'oeil. La détérioration de la couche de tissu qui couvre l'oeil et traite les images entraîne une cécité partielle ou totale, même si le nerf optique en soi est toujours susceptible d'être intact. Le projet OPTIVIP a étudié la possibilité de traiter les rétinopathies en contournant les cellules rétiniennes endommagées et en stimulant directement de manière artificielle le nerf optique, a déclaré le professeur Veraart. L'équipe a implanté dans le nerf une électrode qui traite les images filmées par une caméra miniature logée dans les lunettes du patient. Comme l'a expliqué le professeur Veraart, OPTIVIP s'est appuyé sur les résultats d'un projet de recherche européen antérieur baptisé MIVIP, qui, en 2000, a permis d'implanter pour la première fois une prothèse électronique de ce type. S'il a été très efficace, l'implant du projet MIVIP a été installé à l'intérieur du crâne, ce qui a imposé une période de rétablissement de neuf jours au patient. Par contre, l'équipe du projet OPTIVIP a mis au point une technique chirurgicale moins invasive en plaçant la prothèse derrière l'oeil, permettant ainsi au patient de se rétablir après seulement deux jours d'hospitalisation. "Après l'opération, la patiente atteinte auparavant de cécité totale a été en mesure de percevoir des signaux lumineux transmis par la caméra. Avec la pratique et la formation adéquate, elle a appris à interpréter les signaux et reconnaître les objets. Au cours de tests menés en laboratoire, la patiente a identifié correctement des formes et des objets dans 87 pour cent des cas. Elle a été capable d'apprécier des distances et de saisir des objets autour d'elle. La patiente tolère parfaitement l'implant; aucun effet indésirable n'a été constaté", a déclaré l'équipe du projet OPTIVIP. Selon le professeur Veraart, il a fallu deux semaines pour former la patiente à un usage efficace du dispositif, qu'elle pourra utiliser prochainement chez elle dans son environnement de tous les jours. Cette application, qui devrait coûter près de 20 000 euros, devrait être commercialisée dès 2008. "Nous devons nous rappeler qu'à l'heure actuelle, nous avons affaire à un prototype", a déclaré Mme Reding. Au départ, son prix sera élevé, mais après quelque temps, le prix baissera du fait du développement du marché."