Les Etats membres adoptent des approches différentes pour relever des défis de l'innovation similaires
Le Livre de bord européen sur l'innovation de la Commission vient de publier un rapport intitulé "Innovation Policy in Europe 2004" (Politique d'innovation en Europe 2004) qui fournit une vue d'ensemble des défis que doivent relever les Etats membres de l'UE cherchant à améliorer leur performance en matière d'innovation. Le rapport énumère pays par pays les politiques et pratiques de mises en oeuvre appliquées en Europe dans le domaine de l'innovation, et compare la performance de l'UE à celle d'autres pays d'Europe et du reste du monde. Les auteurs du rapport constatent entre les 25 Etats membres de l'UE de nombreuses similitudes en termes de défis d'innovation, "tandis que l'orientation des politiques en matière de meilleures pratiques a tendance à varier en fonction des besoins nationaux". L'analyse de l'évolution politique récente de chaque pays a permis d'identifier cinq tendances communes à l'échelle de l'UE. Premièrement, d'importants efforts sont concédés pour accroître les aptitudes et compétences des individus contribuant à l'innovation, et renforcer les relations entre ces individus, tant au plan national qu'international. Les auteurs du rapport constatent que la région joue un rôle important dans de nombreuses initiatives récentes, principalement à travers les fonds structurels mis en place dans les nouveaux Etats membres. Par ailleurs, ils relèvent des efforts conséquents destinés à intensifier globalement les activités liées à l'innovation en encourageant les entreprises privées à investir davantage dans la R&D. La quatrième tendance identifiée dans le rapport concerne l'accent porté sur le rôle des réglementations, l'approvisionnement public et d'autres conditions-cadres ayant une incidence sur la performance des systèmes d'innovation. Enfin, les auteurs du rapport notent une tendance générale à la mise en place d'initiatives reposant sur le partenariat et destinées à améliorer le système d'innovation à travers une coopération accrue des parties prenantes. Cependant, malgré ces grandes tendances à l'échelle de l'UE, les réalités varient grandement d'un Etat membre à un autre. En République tchèque, par exemple, les auteurs du rapport estiment préoccupante l'évolution récente de la performance de l'innovation, le pays continuant à prendre du retard par rapport à la moyenne des 25 Etats membres de l'UE. Les principaux défis sont notamment l'offre inadéquate en matière de ressources humaines et le manque de mesures incitant les petites et moyennes entreprises (PME) à innover. Une série de programmes a été lancée à travers les fonds structurels pour répondre à ce problème, dont plusieurs mettent l'accent sur le développement de nouveaux produits et le transfert technologique. Quant à la Slovénie, sa position en matière d'innovation "est enviable à plusieurs titres par les autres nouveaux Etats membres, sa performance dépassant, pour six indicateurs, la moyenne des 25 Etats membres de l'UE", peut-on lire dans le rapport. Le pays est un des précurseurs de la mise en place d'initiatives de regroupement destinées à soutenir l'innovation, et une récente évaluation du programme d'innovation lancé en Slovénie en 2000 suggère qu'il a beaucoup contribué à encourager la compétitivité. Les auteurs du rapport observent ensuite: "Le système d'innovation suédois affiche une excellente performance globale par rapport aux 25 Etats membres de l'UE. Pourtant, plusieurs tendances sont préoccupantes, notamment les problèmes au niveau du recrutement d'étudiants dans les disciplines S&I, les PME qui innovent en interne et les taux d'innovation non techniques." Pour traiter ces problèmes, VINNOVA, l'agence nationale en charge de l'innovation, évalue actuellement une version suédoise du programme américain dédié à la recherche sur l'innovation des petites entreprises (SBIR), au titre duquel un pourcentage de l'ensemble des financements de la recherche est affecté aux nouvelles initiatives prises par les petites entreprises. Dans le cadre de l'évaluation de la performance de l'innovation de l'UE par rapport à d'autres régions du monde, les auteurs du rapport concluent que les Etats-Unis, en particulier, offrent aux pays de l'UE à revenu élevé un large éventail de solutions. "Les programmes américains qui soutiennent les initiatives au niveau des états grâce aux dollars fédéraux [...] constituent des domaines susceptibles d'être envisageables pour l'UE", peut-on également lire. Quant au Canada, il "constitue pour les plus petits pays de l'UE un exemple clair d'une économie compétitive dotée de son propre système innovant puissant et capable de rivaliser avec son grand voisin".