Le 7e PC n'est pas "juste un programme-cadre de plus", déclare le Commissaire Potocnik
"Le programme que nous proposons ne doit pas être considéré comme étant juste un programme-cadre de plus - nous voulons qu'il représente plus que cela", a insisté le Commissaire en charge des Sciences et de la Recherche, Janez Potocnik, lors de sa présentation des propositions de la Commission au titre du Septième programme-cadre (7e PC) à Bruxelles le 7 avril dernier. "J'insiste sur le fait que les propositions concernent le doublement du budget annuel de l'UE consacré à la recherche et au développement [...]. Il nous faut désormais finaliser le programme-cadre et, aspect encore plus urgent, veiller à la disponibilité de fonds suffisants", a-t-il ajouté. M. Potocnik a de nouveau qualifié la décision imminente relative aux perspectives financières de l'UE de "moment de vérité" pour les Etats membres. "Pourrons-nous mettre en oeuvre ce dont nous avons convenu en principe - dans l'agenda de Lisbonne révisé et le Conseil [de printemps]?", a-t-il demandé. Le Commissaire a mis en avant le soutien de la part du Parlement européen à l'égard d'une politique communautaire accrue en faveur de la recherche et du développement (R&D), le lendemain de sa présentation des propositions aux MPE. Après la présentation, les membres de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (ITRE) du Parlement ont choisi l'ancien Premier ministre polonais, Jerzy Buzek, pour être son rapporteur dans le cadre des propositions liées au 7e PC, et l'ancien Commissaire chargé de la Recherche, Philippe Busquin, pour être le ''rapporteur fictif'' de M. Buzek. "Le 7e PC constitue la base de la stratégie de Lisbonne - la compétitivité de l'Europe doit débuter par la recherche", a déclaré M. Buzek aux journalistes le 6 avril. Il a également insisté sur l'importance cruciale des projets de la Commission relatifs à la simplification du programme-cadre. "Cette question fait l'objet de débats depuis de nombreuses années et elle ne sera pas simple. Nous avons besoin du soutien de l'ensemble des 25 Etats membres de l'UE - la Commission et le Parlement ne peuvent y parvenir seuls." M. Busquin, qui a supervisé l'approbation du précédent programme-cadre, a jugé les propositions positives et visibles. "Elles correspondent aux conclusions du rapport Locatelli et soulèvent les questions les plus importantes. Elles sont bien structurées, entre les priorités thématiques et l'élément "personnes". [...] Les propositions du CER constituent une innovation bien réelle, même si la manière de les mettre en oeuvre avec certitude fera l'objet de discussions." M. Buzek a déclaré qu'il s'attend à avoir un emploi du temps chargé l'année prochaine, mais qu'il se réjouit à l'idée des progrès que réaliseront les propositions grâce à une excellente coopération entre les MPE de tous les groupes politiques. M. Buzek a dans un premier temps décrit le 7e PC comme n'étant "pas vraiment sensible d'un point de vue politique", mais, après un débat animé entre les MPE sur le financement par l'UE de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, il a déclaré sur le ton de la plaisanterie: "Le 7e PC est effectivement un sujet sensible d'un point de vue politique - j'ai changé d'avis!" M. Busquin a tenté de minimiser l'importance du débat sur les cellules souches, en affirmant: "Sous le 6e PC, il s'agissait de la question à six millions de dollars, mais j'espère qu'il en sera autrement avec le 7e PC. Le compromis fait au titre du 6e PC a heureusement engendré un système exploitable, et je n'ai pas l'impression qu'il soit très utile de parler de cette question à ce stade." M. Potocnik a adopté une stratégie similaire, en insistant sur le fait que tous les projets menés au titre du 7e PC devront faire l'objet des évaluations éthiques les plus rigoureuses, et que l'UE ne financera jamais des projets impliquant les cellules souches embryonnaires dans un Etat membre où de telles pratiques sont illégales. M. Potocnik, à qui l'on a demandé de mettre en relief la véritable valeur ajoutée des propositions de la Commission, est revenu au thème qu'il avait abordé au début de son intervention: "Nous sommes parvenus à un équilibre entre les phénomènes passés, et la nécessité de relever les nouveaux défis de l'Europe. [...] Nous ne changeons rien. Le monde scientifique requiert et veut de la continuité, et les domaines thématiques sont pratiquement identiques - vu de l'extérieur, on croirait qu'il s'agit du 6e PC." "En revanche, vu de l'intérieur", a-t-il poursuivi, "nous disposons d'outils tout nouveaux. [...] La Commission ne prescrivant pas d'instruments particuliers - ou de mécanismes de financement, comme on les appelle désormais -, le programme dispose d'une flexibilité [accrue]. [...] La composante "Idées" est tout à fait nouvelle, et elle n'a été adoptée qu'un an ou deux après la première proposition de ce concept. [...] Nous sommes même en train de mettre en place une structure de gestion externalisée dans certains domaines, ce qui est complètement nouveau", a ajouté M. Potocnik. Pourtant, malgré le rôle central que jouent les propositions émises au titre du 7e PC dans la vision de la recherche et de la compétitivité futures de l'UE envisagée par M. Potocnik et la Commission, le Commissaire a rappelé à son auditoire qu'il ne s'agit pas là de l'élément le plus important. "Il est important [de doubler le budget communautaire alloué à la recherche], mais il est encore plus important de faire passer le message selon lequel les Etats membres doivent adopter cette direction et augmenter leurs budgets nationaux dédiés à la recherche en conséquence", a-t-il conclu.