Un nouveau projet communautaire permet d'évaluer la sécurité des nanoparticules
Les nanosciences sont considérées par de nombreux intéressés comme une technologie clé du XXIe siècle, offrant un éventail toujours plus large d'applications possibles. Par exemple, dans le domaine de la santé, de nouveaux systèmes de délivrance de médicaments reposant sur les nanoparticules seraient tout près d'engendrer des développements majeurs dans le secteur de la pharmacothérapie. Les nanosciences sont également le moteur de nouveaux matériaux et de solutions novatrices dans les domaines de l'énergie et de la protection environnementale. Cependant, la découverte récente des dommages neurologiques pouvant résulter d'une exposition des animaux aux nanoparticules signifie que la recherche sur la sécurité est cruciale pour le développement dynamique et durable de ces nouvelles technologies. C'est pour cette raison que la Commission européenne fournit sept millions d'euros à un projet mené au titre du Sixième programme-cadre (6e PC) et destiné au développement de méthodes permettant une utilisation sécurisée des nanoparticules. Réunissant 23 partenaires issus de sept pays, le projet Nanosafe 2, lancé en avril 2005, aura pour mission de "mettre en place des processus de détection, de suivi et de caractérisation des nanoparticules", a expliqué un représentant de l'un des partenaires commerciaux du projet, la société allemande de chimie BASF. "De telles méthodes constituent une condition préalable à l'identification de tout risque possible posé aux hommes ou à l'environnement, et à l'optimisation de la sécurité des processus de production et des usines. Le projet Nanosafe 2 est consacré à l'intégralité du cycle de vie des nanoparticules, de leur production et de leur stockage à leur transport et à leur utilisation au sein d'un produit fini. Les résultats des travaux de recherche seront ensuite mis à la disposition des intéressés du monde entier sous la forme de bases de données, de procédures officielles et d'ateliers", ont ajouté les représentants de BASF dans une déclaration. Plus précisément, l'équipe de BASF sera chargée d'étudier les risques sanitaires potentiels associés à l'inhalation de nanoparticules. Les données scientifiques disponibles à l'heure actuelle sur cette question, ainsi que sur le comportement de certaines nanoparticules dans le corps humain, sont en effet limitées. L'équipe de BASF étudiera également la manière dont les médicaments peuvent être délivrés. Par exemple, la formulation des médicaments dans des nanoparticules peut permettre à des composés de plus grosse taille, tels que les peptides, qui, jusque-là, ne pouvaient être administrés que par piqûre, d'être administrés au moyen d'un inhalateur. De même, les nanotechnologies peuvent constituer un atout dans le cadre de la formulation de médicaments injectables, de réservoirs implantables remplis de médicaments en vue d'une thérapie de longue durée, ainsi qu'afin d'augmenter la biodisponibilité de médicaments à prendre par voie orale, et d'accroître l'efficacité de la délivrance transdermique. L'objectif est, grâce aux nanoparticules, de réduire la quantité de médicaments actifs qu'un patient doit se voir administrer, de réduire les effets secondaires, ainsi que de baisser potentiellement le coût des traitements. L'accent du projet ayant été placé sur la sécurité du lieu de travail et de l'usine, les partenaires du projet participent également au développement de méthodes de mesure physiques et à l'évaluation de l'équipement afin de détecter les nanoparticules en toute fiabilité et d'assurer une utilisation sécurisée des matériaux nanoparticulaires.