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Projet NORRIS: un pilote destiné aux stratégies d'innovation régionales transfrontalières

L'un des thèmes clés de la conférence plénière du réseau des Régions innovantes en Europe (Innovating Regions in Europe - IRE), qui s'est déroulée à Ljubljana, en Slovénie, les 7 et 8 juin derniers, a été la nécessité d'introduire un élément plus transrégional à l'élaboration ...

L'un des thèmes clés de la conférence plénière du réseau des Régions innovantes en Europe (Innovating Regions in Europe - IRE), qui s'est déroulée à Ljubljana, en Slovénie, les 7 et 8 juin derniers, a été la nécessité d'introduire un élément plus transrégional à l'élaboration de politiques liées à l'innovation, afin de créer un cycle d'apprentissage continu bénéfique à tous. En réalité, à l'heure actuelle, la plupart des activités d'innovation régionales sont dédiées à des régions prises isolément, et, par conséquent, l'expérience pratique du lancement et de la gestion de ce genre d'initiatives transfrontalières est rare. Cependant, on peut espérer qu'un nouveau projet, présenté lors de la conférence, deviendra un pionnier dans ce domaine, étant l'un des premiers à viser l'élaboration d'une stratégie d'innovation régionale (Regional Innovation Strategy - RIS) pour deux régions de deux Etats membres de l'UE. Le projet NORRIS concerne les régions de la Hongrie du nord et de Kosice, en Slovaquie orientale. Le consortium est également composé de partenaires autrichiens et espagnols affichant déjà une expérience de la création de leurs propres projets RIS, et qui fourniront des informations et des conseils aux deux principaux partenaires. CORDIS Nouvelles a demandé à Kalocsai Kornél, le coordinateur du projet de l'Agence de développement régional de Hongrie du nord (NORDA), pourquoi lui et ses partenaires avaient opté pour une approche transfrontalière. M. Kalocsai, tout en reconnaissant que cette approche est certes plus complexe, a expliqué que l'idée était née des puissants liens économiques, sociaux et politiques qu'entretiennent les deux régions. "Nous menons déjà plusieurs autres projets communs aux deux régions, et avons conclu un accord visant le lancement de nouvelles activités communes en fonction des besoins", a-t-il déclaré. Lors de sa présentation du projet NORRIS aux participants à la conférence, Jozsa Viktoria, partenaire du projet, également de NORDA, a expliqué que l'approche commune s'était développée à partir des problèmes communs auxquels chaque région devait faire face et de la nécessité de trouver des solutions communes. "Nous avons de nombreux problèmes économiques en commun, par exemple une tradition reposant sur l'industrie lourde, un taux de chômage élevé, et un besoin de devenir une économie de la connaissance", a déclaré Mme Jozsa. Les partenaires, qui recourront à la méthodologie RIS standard mise au point sur plusieurs années par le réseau IRE, estiment pouvoir achever le projet dans un délai standard de 36 mois, même s'il leur faudra un financement plus conséquent que lors d'initiatives traditionnelles destinées à des régions prises isolément. Les questionnaires qui seront envoyés aux parties prenantes de l'innovation dans les deux régions afin de développer le RIS seront similaires, mais ils prendront en compte certaines spécificités régionales afin de permettre une analyse comparative. L'un des principaux enjeux, pour tirer parti au maximum de tout type d'activité RIS, consiste à veiller à ce que, une fois la stratégie définie, elle soit mise en pratique, et non pas oubliée sur le coin du bureau des décideurs. CORDIS Nouvelles a évoqué ce point à M. Kalocsai, qui a déclaré que, selon lui, cela ne représente pas un gros risque dans ce cas précis. "Nous savons l'importance de la communication au niveau politique afin de susciter un soutien à l'égard de l'initiative", a-t-il commenté, ajoutant que la Hongrie du nord est également en train d'élaborer un plan de développement régional plus étendu, qui devrait conférer une dynamique supplémentaire lors de la mise en oeuvre de la stratégie. M. Kalocsai a souligné l'importance pour le consortium des deux partenaires que sont l'Espagne et l'Autriche. "Ces deux pays ont l'expérience des projets RIS. Par exemple, ils nous conseillent sur la manière de présenter les informations à l'UE - et à la presse!" a-t-il ajouté. En plus de leur faire profiter de telles "qualités abstraites", leurs partenaires les aident également à résoudre des problèmes plus pratiques, tels que la formulation d'une méthodologie détaillée et exploitable pour le projet RIS qui soit conforme aux directives générales de la Commission. CORDIS Nouvelles s'est également adressé pendant la conférence à un représentant du partenaire espagnol, Alfredo Sandovar, de CARTIF, à Valladolid, pour lui demander de quelle manière les autres partenaires pouvaient précisément bénéficier de leur expérience d'autres projets RIS. "Il s'agit davantage de conseils stratégiques que d''éléments d'action' spécifiques", a-t-il expliqué. "Nous pouvons donner des conseils sur les méthodes permettant de mieux cibler un projet - sa structure, les points critiques, etc. L'une de nos qualités particulières réside dans notre capacité à mieux communiquer avec les PME [petites et moyennes entreprises], 98 pour cent des entreprises de la Castille Leon faisant partie de cette catégorie." Ayant déjà réalisé deux projets RIS dans leur propre région, M. Sandovar et ses collègues ont acquis un savoir précieux relatif aux outils et programmes disponibles au niveau communautaire, savoir qu'ils peuvent transmettre à leurs partenaires de Hongrie du nord et de Kosice. Cependant, la démarche implique plus qu'une simple aide fournie aux nouveaux participants par des acteurs expérimentés, a-t-il insisté. "Pour partager notre connaissance, nous devons d'abord mettre au clair nos propres idées en procédant à une autoanalyse, et en planifiant les processus, les contacts, les barrières et les erreurs - une démarche très bénéfique." CORDIS Nouvelles, abordant d'autres thèmes débattus lors de la conférence, a demandé à M. Sandovar de faire part de son avis quant aux politiques actuelles et futures de la Commission à l'égard de l'innovation régionale, et de définir les améliorations possibles. "Les politiques sont acceptables, bien qu'il soit toujours préférable de disposer de davantage de fonds", a-t-il commenté. L'un des domaines qu'il souhaiterait voir améliorés est le nombre de responsables de projets présents au sein de la Commission, afin de permettre un engagement plus actif à l'égard de projets tels que NORRIS "pour gérer les problèmes qui surviennent immanquablement et fournir des conseils d'ordre politique". Quant à l'orientation globale de la politique d'innovation communautaire, M. Sandovar a cependant déclaré qu'il croit au concept central de l'apprentissage continu mutuel, ainsi qu'aux initiatives destinées à introduire une évaluation comparative et des indicateurs. Il a conclu en affirmant: "Pour la première fois, la Commission et d'autres décideurs commencent à faire réellement partie du tissu d'innovation régional, j'ai donc grand espoir en l'avenir."

Pays

Autriche, Espagne, Hongrie, Slovaquie

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