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Des scientifiques britanniques avancent une nouvelle théorie quant à l'origine de la maladie de la vache folle

Dans le dernier numéro du magazine The Lancet, deux scientifiques britanniques proposent une nouvelle théorie quant à l'origine de la "maladie de la vache folle", affirmant que les premiers cas d'encéphalite spongiforme bovine (ESB) auraient pu être causés par des restes humai...

Dans le dernier numéro du magazine The Lancet, deux scientifiques britanniques proposent une nouvelle théorie quant à l'origine de la "maladie de la vache folle", affirmant que les premiers cas d'encéphalite spongiforme bovine (ESB) auraient pu être causés par des restes humains infectés qui auraient été mélangés à de la nourriture pour animaux. L'annonce de cette théorie a été reçue avec un certain scepticisme de la part de plusieurs experts de l'ESB, aucune preuve fondée appuyant ces théories n'ayant encore été découverte, ce que reconnaissent les auteurs - Alan Colchester, de l'université du Kent, et Nancy Colchester, de l'université d'Edimbourg. Ceux-ci affirment toutefois que leur théorie, basée sur des preuves indirectes, est suffisamment plausible pour justifier des recherches plus poussées. La nouvelle théorie repose sur trois hypothèses: des matières contaminées par l'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) humaine seraient à l'origine de l'ESB; la transmission se serait faite par voie orale par l'intermédiaire de nourriture pour animaux; les matières infectieuses proviendraient du sous-continent indien. La cause du ou des cas originels d'ESB est inconnue, mais elle fait partie d'une catégorie d'EST mortelles et incurables qui affectent plusieurs espèces. Quelques formes d'EST s'observent chez certains humains, notamment la maladie de Kuru, d'Alper et de Creutzfeldt-Jakob ou MCJ. On ignorait que la maladie affectait les vaches jusqu'en 1986, année où les premiers cas ont été relevés en Grande-Bretagne. Environ dix ans plus tard, une nouvelle permutation de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, que les scientifiques ont baptisée "variante de la MCJ", a commencé à apparaître chez des humains vivant dans ce même pays. Les experts estiment que cette nouvelle variante provient de la consommation de produits à base de boeuf atteint de la maladie de la vache folle, mais la façon précise dont les vaches ont été infectées au départ demeure une énigme. Selon la théorie la plus populaire, on aurait nourri le bétail, qui est végétarien, avec de la farine contenant des restes de moutons, transmettant ainsi la tremblante du mouton des ovins aux vaches, d'où la transformation de l'infection en maladie spécifique aux vaches. Les Colchester indiquent que les vaches étant exposées à la tremblante du mouton depuis 70 ans, il est difficile d'expliquer pourquoi l'ESB vient seulement d'apparaître. Ils pensent qu'une des sources les plus probables serait l'exposition récente à des restes humains porteurs de la maladie de Creutzfeldt-Jakob sporadique (CJD), une forme d'EST qui apparaîtrait de manière spontanée chez les humains. Selon une autre théorie, les vaches auraient simplement développé la maladie spontanément, sans l'avoir contractée auprès d'une autre espèce. Dans les années 1960 et 1970, la Grande-Bretagne a importé des centaines de milliers de tonnes d'os entiers, d'os broyés et de morceaux de carcasses du Bangladesh, de l'Inde et du Pakistan, qui ont servi d'engrais et de nourriture pour animaux. "En Inde et au Pakistan, la collecte d'ossements et de carcasses de grande taille provenant de la terre et des rivières a longtemps été une activité locale importante pour les paysans", expliquent les scientifiques. "Ceux-ci ont trouvé des quantités considérables de restes humains et animaux en raison de coutumes religieuses." Pour les Hindous, il convient de se défaire des dépouilles dans un fleuve, de préférence le Gange. Bien que la méthode idéale consiste d'abord à brûler le défunt, la majorité de la population n'a pas les moyens d'acheter suffisamment de bois pour une crémation totale, et de nombreux cadavres sont jetés entiers dans la rivière. Selon les scientifiques, l'ajout de restes humains à des os d'animaux exportés du sous-continent indien pendant cette période est une pratique bien connue. Pendant cette période, la Grande-Bretagne était le principal destinataire des produits dérivés d'animaux exportés d'Inde et du Pakistan, et était également un leader dans le domaine de l'alimentation des veaux à base de farine de viande et d'os, observent les scientifiques. Selon eux, les similitudes entre les différentes souches - maladie de la vache folle, MCJ classique et variante de la MCJ - sont suffisamment importantes pour appuyer la théorie d'un lien les unissant. "Nous ne prétendons pas que notre théorie est avérée, mais elle justifie indéniablement que des recherches plus poussées soient réalisées", concluent les auteurs.

Pays

Royaume-Uni

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