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Faire bénéficier le marché des avantages générés par les TIC

Mieux diffuser les résultats de la recherche portant sur les technologies de l'information et de la communication (TIC), tel était le thème d'un atelier CORDIS qui s'est tenu le 23 novembre en marge de la conférence IST2006. Rassemblant des coordinateurs de projets, des homm...

Mieux diffuser les résultats de la recherche portant sur les technologies de l'information et de la communication (TIC), tel était le thème d'un atelier CORDIS qui s'est tenu le 23 novembre en marge de la conférence IST2006. Rassemblant des coordinateurs de projets, des hommes d'affaires et des responsables politiques, cet atelier avait pour but d'explorer la nature complexe de la recherche dans les TIC. Il a notamment permis de relever les difficultés rencontrées par les journalistes écrivant sur le sujet, ainsi que celles éprouvées par les consortiums réunis autour de projets pour sélectionner le canal médiatique le plus adapté à la diffusion de leurs travaux dans le monde. Il a également permis de dégager un certain nombre d'«options médias» pouvant être envisagées lors de ce processus de communication. Examinant le problème du point de vue des médias, l'un des membres du panel, M. Bernd Hartmann, de MFG Baden-Württtemberg, a présenté l'un des enseignements majeurs d'une enquête menée récemment auprès de 350 journalistes et responsables de relations publiques en Allemagne. L'un des principaux problèmes identifiés par les sondés était la profusion de jargon et d'acronymes employés dans les communiqués de presse et documents divers qui leur sont adressés. «Les TIC sont noyées dans une terminologie qui rend leur compréhension très difficile pour le commun des mortels», a relevé M. Hartmann. Les journalistes ont aussi indiqué manier généralement avec prudence les informations reçues au sujet de nouveaux produits et ne les considérer parfois que comme de la simple publicité pour les entreprises impliquées dans le processus de développement. Interrogés sur les éléments susceptibles de bonifier les comptes rendus qu'ils consacrent aux TIC, les journalistes ont souligné l'importance des relations personnelles: «Ils veulent parler aux scientifiques eux-mêmes pour pouvoir se faire leur propre opinion», a déclaré M. Hartmann, ajoutant que les journalistes s'entretiennent également volontiers avec des experts scientifiques tiers. Mario Martinoli, directeur de YourIS.com et également membre du panel, s'est rangé à cet avis. «Les médias généralistes ne veulent pas être repus de communiqués de presse; il vaut mieux fournir aux journalistes des ressources leur permettant d'élaborer leur propre compte rendu», a-t-il déclaré en substance, notant que tout outil de presse devrait mettre l'accent sur la nature du produit et non sur l'identité de celui qui le développe. Mais l'inverse est également vrai, selon l'un des membres de l'auditoire, qui représentait une université britannique. D'expérience, il constate que les médias sont bien plus susceptibles de se faire l'écho d'un communiqué de presse lorsque ce dernier est adressé par une université plutôt que par une petite ou moyenne entreprise (PME). Cela tient au fait que la PME est perçue comme vantant un produit, alors que l'université montre en quoi ses recherches peuvent trouver une application pratique, a-t-il déclaré, notant par ailleurs qu'une nouvelle émise au Royaume-Uni était plus largement reprise lorsqu'elle décrivait des recherches dans un contexte britannique. Un autre panéliste, David Kennedy, de la plate-forme technologique NEM, a quant à lui évoqué les pressions démesurées auxquelles sont soumis, en matière de diffusion de leurs résultats, les participants aux projets de recherche menés dans le secteur des TIC au titre du sixième programme-cadre (6e PC). «Je ne suis pas certain que ce soit toujours bienvenu, attendu que ces projets démarrent à des stades préconcurrentiels», a-t-il déclaré. Au moment où le projet cesse, le consortium peut n'avoir en mains qu'un «diamant brut». En d'autres termes, il est possible que le produit nécessite une plus ample mise au point. Dès lors, «nous [les consortiums] n'avons pas toujours hâte de partager ces résultats sur le moment. Nous désirons poursuivre le développement et sortir d'abord le produit», a-t-il déclaré. M. Kennedy estime qu'il y a contradiction entre les critères applicables aux projets relevant du 6e PC, qui obligent les consortiums à communiquer leurs travaux, et le processus d'évaluation qui, selon ses dires, ne contient aucun maître étalon permettant d'évaluer l'efficacité d'une telle stratégie. Tout en admettant la nécessité d'une certaine forme de diffusion des résultats, M. Kennedy a suggéré que soient définis - dans un souci de responsabilité - des critères de communication différents en fonction du type de recherches entreprises. «Un projet visant à réunir un avis unanime dans un cadre européen doit donner lieu à moult débats et à une diffusion d'idées. Mais s'il s'agit d'un projet cherchant à engendrer une solution dans un domaine technique... nous ne serons probablement pas enclins à verser les résultats dans le domaine public», a-t-il déclaré. Autant cet atelier aura permis de mettre en lumière les problèmes rencontrés dans la diffusion et la communication de résultats ayant trait aux TIC, autant les participants ont eu vent d'expériences fructueuses. Le panéliste Uli Bockholt, du projet MATRIS mené dans le domaine des TSI (technologies de la société de l'information), a expliqué comment le consortium dont il fait partie a conçu très tôt sa stratégie de communication, définissant avec précision ce qu'il essayerait de breveter et ce qu'il publierait, et quels éléments de R & D devraient rester secrets. Le consortium a également étroitement collaboré avec des étudiants d'écoles de commerce et de gestion européennes, à qui l'on a demandé d'étudier la proposition de projet et d'élaborer des plans d'activité concernant le marché et les applications potentiels des produits concernés. «Cela a aidé nos créateurs à saisir les possibilités de développement futur», a expliqué M. Bockholt. Cela a également permis au consortium de passer d'une lecture scientifique à une lecture standard. Parmi les autres réussites, il faut également retenir celle du projet YourIS.com qui produit de courtes vidéos sur des projets financés par l'UE dans le domaine des TSI. «Les vidéos que nous réalisons utilisent un angle de lecture très social», a expliqué M. Martinoli. «L'accent est moins placé sur ce que font les chercheurs que sur la manière dont les gens peuvent tirer parti des recherches dans leur vie quotidienne.» Le projet a permis la diffusion dans 29 pays européens de 300 films au total. Ayant étudié quelque 9 000 projets liés aux TSI, M. Martinoli estime que certains sont plus télégéniques que d'autres. «Il est très difficile de communiquer sur des technologies intrinsèques comme celle des grilles de calcul informatique», a-t-il déclaré. Le site IST Results a également mis l'accent sur l'angle humain, selon son rédacteur en chef, Philip Hunt. Financé par la Commission, le portail offre toute une panoplie de services médias, dont des articles de fond sur des projets spécifiques ou des domaines d'application intéressant le marché des TSI. Il présente des chroniques de nouveaux prototypes, des résultats émergents et des travaux de recherche qui déboucheront sur les normes de demain. Accueillant plus de 150 000 visiteurs par mois, ce portail est considéré comme un succès médiatique. Sa popularité est principalement due à son approche journalistique et à son souci de bannir le jargon, estime M. Hunt.