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Une nouvelle étude révèle la capacité d'adaptation du cerveau à l'exposition à la nicotine

Des chercheurs européens ont révélé la capacité d'adaptation du cerveau à l'exposition chronique de la nicotine, et la réaction de ce dernier lorsque dépourvu de la drogue. Les travaux, qui ont rassemblé des chercheurs du Centre national de recherche scientifique (CNRS) et d...

Des chercheurs européens ont révélé la capacité d'adaptation du cerveau à l'exposition chronique de la nicotine, et la réaction de ce dernier lorsque dépourvu de la drogue. Les travaux, qui ont rassemblé des chercheurs du Centre national de recherche scientifique (CNRS) et de l'Institut Karolinska de Suède, sont publiés en ligne par les Annales de l'Académie nationale des sciences (Proceedings of the National Academy of Sciences - PNAS). La nicotine provoque la dépendance lorsqu'elle interfère avec les centres de récompense du cerveau en s'attachant aux récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine. Ces récepteurs résultent de l'assemblage de cinq sous-unités, et il existe une dizaine de sous-unités. Toutes sont activées par le neurotransmetteur endogène, l'acétylcholine, ainsi que par la nicotine. Cependant, ces différents types de récepteurs pourraient avoir des fonctions physiologiques distinctes, et constituer des cibles pharmacologiques spécifiques. L'année dernière, les chercheurs du CNRS ont montré que la sous-unité beta2, et probablement une autre sous-unité appelée alpha7, sont impliquées dans l'activation du système de récompense du cerveau suite à l'injection aiguë de nicotine. Dans cette dernière recherche, les scientifiques ont voulu découvrir la réaction des récepteurs lors d'une exposition chronique à la nicotine. Ils ont administré à des souris, pendant plusieurs semaines, des doses de nicotine permettant d'obtenir des concentrations de nicotine dans le plasma analogues à celles que l'on trouve chez un fumeur, et suffisantes pour déclencher un syndrome de sevrage. En comparant des souris normales et des souris dépourvues du récepteur beta2, ils ont pu démontrer que l'exposition chronique à la nicotine modifiait l'équilibre entre deux processus opposés, orchestrés par les récepteurs beta2 et alpha7. D'une part, les récepteurs beta2, après un temps d'exposition suffisamment long, subissent une inactivation de longue durée et une désensibilisation. Cet effet est contrebalancé par une adaptation des circuits neuronaux qui dépend du récepteur alpha7. «En résumé, les données obtenues chez les souris sont la preuve d'un équilibre fonctionnel entre les sous-types de récepteurs nicotiniques qui pourrait également se produire chez les fumeurs suite à une exposition à la nicotine», écrivent les chercheurs. Au vu de cette étude, les chercheurs devront donc prendre en compte ces deux types de récepteurs pour mettre au point des molécules qui aideraient au sevrage tabagique. Les découvertes auront également des implications sur des maladies qui engagent des récepteurs nicotiniques. «C'est le cas de la schizophrénie notamment», explique Philippe Faure du CNRS, l'un des auteurs du rapport. «Les personnes traitées pour cette maladie fument significativement plus que la population standard et certains auteurs pensent que ce serait une forme d'automédication. Ce phénomène pourrait être dû à l'action d'un mécanisme de compensation lié aux récepteurs alpha7.» D'autres pathologies neurologiques, comme la maladie d'Alzheimer, le syndrome d'hyperactivité ADHD (Attention Deficit Hyperactivity Disorder) ou l'autisme, paraissent aussi affecter divers types de récepteurs nicotiniques. «Ces états maladifs représentent des objectifs extraordinaires pour les actions chroniques des nouvelles molécules nicotiniques», concluent les chercheurs.

Pays

France, Suède

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