Une équipe scientifique internationale découvre le code génétique de la mousse
Une équipe de scientifiques allemands, britanniques, japonais et américains a découvert le code génétique de l'une des plantes les plus communes au monde: la mousse. La mousse est une plante primitive composée d'une seule cellule. Elle résiste au froid, à l'humidité et à la sécheresse, et ne comporte ni racines ni feuilles complexes. Sa capacité à survivre à une déshydratation prolongée puis à repousser dès les premières pluies pourrait se révéler extrêmement utile dans le contexte du changement climatique de la planète. Le code génétique de la mousse, également appelée Physcomitrella patens, est publié dans la revue Science. Ce code contient près de 500 millions de lettres (autrement dit, trois fois plus que le code de la graine Arabidopsis et autant que le code du riz). La mousse est la première plante non florissante ou «vulgaire» à être séquencée. «L'étude de la Physcomitrella est très intéressante», explique le Dr Andy Cuming de l'université de Leeds (Royaume-Uni). «Elle constitue le lien entre les algues aquatiques et les plantes terrestres. En outre, elle possède de nombreuses caractéristiques importantes qui en font une espèce unique. Grâce à la séquence du génome, nous commençons à mieux comprendre la base génétique de cette plante et à pouvoir appliquer ces connaissances à l'amélioration des cultures.» Cette plante possède un génome dit «haploïde» et non un génome double à parents mâles et femelles. Selon l'équipe de Leeds, ce génome permet d'identifier plus facilement les caractéristiques spécifiques aux gènes. La mousse peut également intégrer une nouvelle séquence ADN dans une cible spécifique du génome (contrairement à la plupart des plantes, qui insèrent le nouvel ADN au hasard). En d'autres termes, le génome de la mousse peut être modifié bien plus facilement que celui d'autres plantes; il peut donc être utilisé en tant qu'«usine biologique» au profit de la production de médicaments. «Si nous découvrons les mécanismes responsables de ce mode d'intégration de l'ADN dans le génome de Physcomitrella, nous pourrons les appliquer à d'autres plantes et permettre ainsi une modification contrôlée de leurs génomes», déclare le Dr Cuming. Ce scientifique est également convaincu que la plupart des caractéristiques génomiques utiles de la Physcomitrella sont présentes dans les plantes cultivées «plus évoluées», mais de façon atténuée. «Ainsi, plutôt que d'ajouter un nouvel ADN, nous nous contenterons d'activer celui déjà présent afin d'obtenir les propriétés qui nous intéressent», ajoute-t-il. Le séquençage a eu lieu au Joint Genome Institute de Berkeley, en Californie (États-Unis), lequel invite les scientifiques internationaux désireux d'utiliser son équipement de séquençage à se faire connaître.
Pays
Allemagne, Japon, Royaume-Uni, États-Unis